Les meilleurs crus 2009 (albums)
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40.Only Built 4 Cuban Linx IIRaekwon
Only Built 4 Cuban Linx… Part II est un de ces albums dont on pourrait parler pendant des pages tant il bouillonne d'idées excellentes et d'histoires passionnantes – rien que les rumeurs qui ont précédé sa sortie ces dernières années mériteraient un bouquin à elles seules. Dense mais pas épuisant, bruyant mais pas bling-bling, percutant mais pas violent, cette quatrième réalisation solo de Raekwon laissera des traces dans les tables récapitulatives de l'année 2009. Considéré pendant longtemps comme l'Arlésienne du hip hop de la côte est, cette nouvelle galette de Raekwon est enfin là et s'impose, l'air de rien, comme LE disque de rap de l'année, celui dont on parlera encore dans 10 ans. Quant à Raekwon, il n'a jamais aussi porté son surnom de Raekwon The Chef.
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39.5 : Five Years Of HyperdubVarious Artists
La seule constante du label était de ne ressembler à personne, quitte à former une microsociété de producteurs dont les réalisations seraient, certes étiquetées dubstep, mais avant tout marquées du sceau Hyperdub. Être à la fois un phare au cœur des premiers balbutiements du genre tout en acceptant de ne jamais représenter totalement l’ensemble de la scène, voilà bien le pari du label. Et dans cette recherche permanente du décalé, du nouveau, Hyperdub ne s’est jamais trompé : le label a su mieux que quiconque ingurgiter le crunk, le grime, le dancehall, le hip-hop « wonky », le reggae, la techno, le 8-bit ou la techno pour les recracher sur des beats two-step et sur des montagnes de subs. Mais le must semble être finalement d’avoir sans cesse privilégié la qualité à la quantité. C’est sûrement pour cela que la pandémie Hyperdub ne s’est jamais vraiment arrêtée.
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38.Primary ColorsThe Horrors
Une musique froide, noire et âpre, une musique sortie d'outre-tombe, digne héritière de Joy Division, des Psychedelic Furs ou encore de Bauhaus. Un mur du son impressionnant fait de nappes aériennes et atmosphériques, The Horrors, en 2009, imposa le retour au noir et au goth-rock. Faris Badwan chante sur Primary Colours comme dans une cathédrale à l'écho majestueux, le tout enrobé de distorsions et d'une production parfaite du grand manitou de Portishead, Geoff Barrow. Primary Colours est un des grands disques de l'année, un disque de shoegaze, qui sonne étonnement moderne. Rien que pour "Sea Within A Sea", la fabuleuse chanson qui clot l'album, Primary Colours mérite amplement sa place dans notre classement de fin d'année. Parce que The Horrors n'est plus ce simple groupe de garage au look trop travaillé, vivement la suite...
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37.LogosAtlas Sound
Et si Bradford Cox était plus doué que Noah Lennox ? Certains pourront trouver l'idée saugrenue, d'autres s'en défendront la pensée parce que remettant trop en cause une hiérarchie bien installée dans les médias (dans l'immédiat ?). Pourtant, malgré la qualité évidente de Merriweather Post Pavillion et l'amour transcendant porté à Panda Bear, on ne peut que constater que Bradford Cox tutoie lui aussi l'excellence depuis un bout de temps. On y revient pas : Microcastle de Deerhunter est un immense album ; quant au deuxième album solo de Cox qui nous concerne aujourd'hui, c'est un bouleversant poème sonore d'une richesse et d'une sensibilité rares. Atlas Sound est le projet de toutes les confessions, c'est le geste ultime d'un grand songwriter : le dépliement d'un logo universel mais singulier, d'un discours à l'intimité troublante où les phrasés pop et les motifs ambient s'entrelacent à l'infini. C'est grand et pour toujours.
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36.Near the Edge of Something BeautifulExsonvaldes
S'il est vrai que le groupe n'a que peu évolué en termes d'influences, lorgnant toujours autant du côté de Death Cab For Cutie et de Radiohead, celui-ci semble avoir compris que pour accoucher d'un disque capable de le faire passer dans une catégorie supérieure, il était peut-être bon de ne pas se presser, quitte à susciter une certaine exaspération chez les fans qui désespéraient de voir un jour le groupe accoucher de ce second effort. Ainsi, globalement mieux produit et mieux écrit que Time We Spent Together, Near the Edge of Something Beautiful laisse apparaître une formation qui, bien qu'elle se repose logiquement sur ses acquis, ne s'est pas non plus gênée pour tenter quelques paris.
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35.Black DiamondBuraka Som Sistema
Ce Black Diamond est une énorme claque : rythmes dingues, refrains énormes et envie de bouger son cul tout au long du disque. En 2009 Buraka Som Sistema a fait entrer le Kuduro dans la grande danse du mainstream grâce à un cocktail détonnant et étonnant, grâce à un mélange de house européenne, de rythmes africains et de rap au flow tonitruant. Le Buraka Som Sistema refuse toute étiquette et clame un message universel. Il y a du rap, du grime, de la house et surtout du kuduro dans ce shaker! Il y a de la folie, du rythme et du métissage dans ce diamant brut. En 2009, Black Diamond nous aura fait danser au son d'un continent pour qui le rythme coule dans les veines. On en redemande.
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34.The Crying LightAntony & the Johnsons
Magnifiquement illustré, comme le précédent album, par une photographie où la mort et la vie se côtoient étroitement, The Crying Light est, à l'image d'Antony: un disque éminemment subtil, qui, sous des abords soyeux et remarquablement mélodieux, séduit l'auditeur grâce à des thèmes aussi dérangeants que le mal-être, l'au-delà ou la maladie (comme le nazisme sur le premier album du groupe). Et si l'on a connu des champs lexicaux plus engageants de prime abord, rarement, en revanche, un disque aura déployé un tel charme venimeux, insidieux, au point que la gravité qui l'habite manifestement s'apparente, miraculeusement, à la légèreté de l'âme.
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33.Checkmate SavageThe Phantom Band
A la base, le nom de Phantom band vient d'une période de doute au cours de laquelle le groupe se trouvait une nouvelle identité à chaque concert. Une démarche qui peut faire sourire mais qui révèle toute sa pertinence à l'écoute de ce premier opus tout bonnement impeccable – n'ayons pas peur des mots. Certes, on imagine mal le groupe avoir réinventé la poudre à chacune de ses prestations, mais le fait est que ce Checkmate Savage étonne par l'énorme palette de genres abordés avec une facilité que l'on qualifiera de déconcertante. En une cinquantaine de minutes, les quatre gars de The Phantom Band convient Nick Cave, Neil Young, Joy Division et Mogwaï (en agrémentant le tout de claviers bien dans l'air du temps) pour un petit gueuleton qui laisse dans la bouche un arrière-goût agréable de quasi-perfection.
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32.La SuperbeBenjamin Biolay
Biolay, c'est un peu le mec que l'on adore détester. C'est aussi accessoirement un des plus grands artisans actuels en matière de Chanson Française. Si le personnage est contesté, ce ne sera désormais plus le cas de l'artiste. Ce copieux double album synthétise tout ce que l'on a pu entrevoir dans ses quatre précédents opus: songwriting sensible, arrangements sophistiqués et voix à fleur de peau. Le tout est sublimé par la maitrise d'un artiste au sommet de son art qui s'autorise même quelques fantaisies (comme une étonnante incursion rapologique sur "Miss Catastrophe"). B.B. ne sera jamais le "nouveau Gainsbourg" qu'on veut nous vendre depuis le début de sa carière mais il est bien le meilleur compositeur français de son temps, c'est déjà pas si mal.
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31.City Lights Vol. 2: ShibuyaNicolay
Visiblement, le producteur a été marqué par sa dernière virée à Tokyo pour consacrer tout un album à ce quartier si caractéristique de la mégalopole japonaise. Sur ce disque, Nicolay se recentre sur la musique qu'il fait le mieux: une soul inondée de synthés soyeux imprimant une ambiance aérienne et onirique. On accroche ou pas (certains s'endormiront et parleront de musique d'ascenseur) mais il s'agit là d'un son 100% Nicolay. Pourtant, le petit dernier de Nicolay est un véritable moment de bonheur. Le Néerlandais renoue avec les formules gagnantes qui ont fait son succès. Il signe ici un disque attachant et addictif.
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