Ardentes 2010
Liège, le 8 juillet 2010
Adam Green / Samedi / Aquarium / 15.40 – 16.30
S'il est bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à Adam Green, c'est de ne pas se renouveler. Celui qui fut à une époque le petit prince de l'antifolk avec les Moldy Peaches a en six albums d'une qualité assez variable exploré des horizons divers. Cette année, c'est avec un album assez décevant sous le bras, Minor Love, que le songwriter new-yorkais débarquait aux Ardentes. Et franchement, c'est surtout sa réputation scénique assez imprévisible qui nous a poussés à nous traîner avec quelques centaines d'autres motivés dans l'irrespirable Aquarium. Grand bien nous en prit puisqu'en une cinquantaine de minutes, Adam Green a certainement livré l'une des meilleures prestations de ces Ardentes 2010. Non seulement, la setlist contenait à quelques exceptions près tous les meilleurs morceaux du bonhomme (« Jessica Simpson », « Emily », « Friends of Mine », « Dance With Me », « Gemstones », et on en passe), mais ceux-ci avaient surtout subi un relooking rock assez inattendu. Accompagné d'un groupe dont le but était de ne pas faire dans la dentelle, les compositions du bonhomme se découvrent sous un jour nouveau, taillé sur mesure pour l'exercice festival. Ce petit ravalement de facade est d'autant plus agréable que cette énergie retrouvée permet à Adam Green de s'en donner à coeur joie et d'enquiller les clichés de la rockstar un brin avinée: et vas-y que je me mets torse-nu après 15 mins (bon vu la chaleur on comprend), et vas-y que je fais un peu de crowdsurfing toutes les 10 minutes, et vas-y que j'enchaîne les poses un brin loufoques. Il n'empêche, derrière certaines poses un peu « too much » se cache l'un des tous bons songwriters de ces dix dernières années, qui nous a vite fait oublier le coup de mou passager que constituait son dernier effort.
Breakage / Samedi / Aquarium / 22.30 – 00.00
Une panne d'électricité généralisée en festival est chose aussi rare qu'absolument stressante, chacun scrutant le programme afin d'épingler les prestations pouvant potentiellement passer à la trappe. Tandis qu'Everlast devait être recasé plus tard dans la nuit et que Ian Brown pouvait commencer son set avec une bonne heure de retard (mais sur le "I Wanna Be Adored" de ses Stones Roses histoire de se faire pardonner), la peur montait pour tous les fans de Breakage qui pensaient devoir louper là la plus grosse prestation dubstep de ces quatre journées.
Au terme d'une attente insoutenable, l'Anglais pointe finalement le bout de son nez à la porte et attaque rapidement un set qui se révèlera en tous points mémorable. Dire qu'on avait aimé son Foundation est un faible mot, et il semblerait que l'expérience live n'ait rien à envier à la galette en question : un son clair, évidemment massif et jamais putassier aura vite fait de l'aquarium une fournaise surchauffée. Alternant dubstep et drum'n'bass dans une frénésie haletante, toute la science de l'Anglais se répand sans contestation possible, lui qui distille par à-coups des sons en forme de rouleaux-compresseurs.
Horaires réduits obligent, Breakage sera gentiment prié par l'organisation de presser le pas afin de terminer dans les temps. Ce qui devait être un mal sera finalement un bien puisque l'Anglais terminera dans une enfilade de tubes qui finiront d'enfoncer le clou devant plusieurs centaines de chanceux. Hormis un léger goût de trop peu, Breakage a sauvé la face plus que de raison.