Ardentes 2010
Liège, le 8 juillet 2010
Pantha Du Prince / Vendredi / Aquarium / 20.30 – 21.30
Aux Ardentes, les amateurs de musiques électroniques sont contraints de se coltiner les deux fournaises intérieures pour supporter leurs artistes préférés, le pire étant que l'Aquarium – petit hangar reconverti en club – a le don d'attirer les meilleurs artistes comme les chaleurs les plus sahariennes. On le savait, le live de Pantha Du Prince allait être une expérience physique tant par les allures deep-house de la musique que par les effluves torrides rejetées par la salle. Mais revenons-en au début. Pantha Du Prince avait fort à faire avec sa proposition live tant le son de ses deux derniers albums (en ce compris le valeureux Black Noise) se prêtaient à des interprétations mystiques et extatiques. Et l'Allemand n'a pas déçu, très loin de là même. Les dix premières minutes d'ambient/electronica ont montré la voie d'un live à la fois mental et dynamique, retraçant de manière exhaustive tous les classiques qui ont fait de Pantha Du Prince l'un des producteurs électroniques les plus respectés de ces dernières années. Tout en évitant le romantisme excessif, la musique d'Hendrik Weber est d'une classe à toute épreuve, louvoyant sans cesse entre clochettes, cowbells et nappes ambient pour un résultat simplement magnifique. Et si la chaleur a eu raison de pas mal d'auditeurs cette soirée là, il reste que les courageux ont pu se délecter de ce qui restera la meilleure prestation électronique de tout le festival.
Birdy Nam Nam / Vendredi / Parc / 23.30 – 00.30
Le virage electro 2.0 des quatre Français de Birdy Nam Nam a fait grincer pas mal de dents auprès de ceux qui n'avaient d'yeux que pour les champions du monde DMC de turntablism et leur abstract hip-hop novateur. « C'était mieux avant! » clament sans relâche les puristes, et ils n'ont pas forcément tort. Car sur album, Birdy Nam Nam a intégré le rang des frenchies aveuglés par le filtres electro qui hurlent et les kicks qui déblayent. Et même fait avec talent, Manual For Successful Rioting reste une mise au pas. Mais ne crachons pas dans la soupe, Birdy Nam Nam reste un tank de guerre une fois les quatre platines installées sur scène. Car le coup de chapeau de ces quatre larbins est de réintégrer leur ultra-technicité hip-hop aux gimmicks electro-house, et à partir de là, laisser la machine faire son œuvre au son d'un synthétisme carré à l'épreuve des balles. Les quatre s'arrachent sans faiblir pour produire un set massif (et c'est peu de le dire) et univoque à vous rendre complètement chèvre. A ce prix là – et même si sur papier Birdy Nam Nam est un groupe détestable – on ne peut qu'applaudir et s'incliner. C'est à regretter que le reste de la scène n'ait pas ce background technique.