You're a Jerk!
Alors que le Jerkin' affole les Etats-Unis depuis bientôt deux ans, la vieille Europe le voit débarquer doucement à coups d'articles dans les magazines branchés et d'un bouche à oreille soigneusement répandu par les hipsters de tous pays. Si le phénomène continue de s'amplifier, on risque bien de le retrouver dans les rues des capitales européennes cet été. L'occasion à Goûte Mes Disques de faire le point sur le phénomène qui allie danse ridicule et hip hop minimaliste.
Phénomène underground issu des quartiers blacks de Los Angeles, le jerkin' vient de "to jerk", s'agiter, mais aussi de "a jerk", un abruti, un tocard. La philosophie reste cool, nonchalante et bon esprit : le danseur de "jerk" se doit d'articuler ses membres tel un pantin fou raccordé aux basses d'un hip hop hypnotique et extrêmement bien foutu. Le Jerkin' est donc un état d'esprit qui va de la danse fabuleusement drôle et particulière à la musique, en passant par le look ultra soigné (jeans slim, t-shirt fluo, casquette New Era et baskets vintages font l'attirail du parfait danseur). Les papes de la hype ne s'y sont pas trompés, puisque le magazine Clark y consacrait, il y a quelques mois, un article de trois pages, et le créateur et photographe Hedi Slimane, une session photos visible sur son site.
En ce qui nous concerne, c'est vers la musique qu'on se tournera. Un hip-hop extrêmement précis et minimal, fait de beats rapides et répétitifs, d'une basse, on ne peut plus efficace, et d'un flow à couper le souffle. Une star se démarque déjà : le jeune producteur Jeremy Hawkins aka JHawks qui, à 18 ans à peine, est le producteur le plus prolifique et talentueux de la sphère Jerkin'. Son premier tube est la track "Pk" pour le rappeur underground YG. A partir de là, les tubes jerk produits par JHawks ne cesserons de s'enchaîner, faisant de lui l'homme derrière 80% des succès de Jerkin'. Un hymne se détache également : l'incontournable track "You're a Jerk" des New Boyz, un titre qui réussira à faire passer le Jerkin' de l'underground au grand public.
En Europe, c'est le petit prodige de la techno, Brodinski, qui s'intéresse au mouvement, depuis quelques mois, n'hésitant pas à déclarer son amour pour la Jerk music à qui veut l'entendre. Autres fait d'armes, il vient de publier une Jerk Mixtape sur le blog du label Made Decent, le label de Diplo. En d'autres termes, voilà une excellente manière de découvrir le meilleur la production Jerkin'. Intéressés, suivez le lien.
C'en est donc bel et bien fini du jerk qui se danse sur de la musique pop, sous les éclairs des stroboscopes : place au rap underground et au bitume de Los Angeles. Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle!