XL Recordings et Adele, une industrie qui ne connait pas la crise
L’industrie du disque va mal, c’est un fait. Entre succès d’estime et suicide commercial, le groupe indé/underground moyen n’a pas beaucoup le choix. La preuve avec ce reportage fascinant (et un peu long, on vous le concède) sur Grizzly Bear trouvé sur le site Vulture. A moins peut-être de se faire enrôler par XL Recordings (Vampire Weekend, Ratatat ou SBTRKT) et sa propension à faire pleuvoir les biftons. En témoigne ce récent rapport annonçant que le label qui a eu un jour la bonne idée de signer une gamine rondelette du nom d'Adele risque bien de passer l’hiver au chaud: 21 millions de livres sterling, voilà le montant généré par son album 21, amenant les profits de la structure pour 2011 à un montant de 41,7 millions de livres.
De quoi se permettre une jolie distribution de dividendes: 8,5 millions de livres pour le cofondateur Richard Russell et la même somme pour Martin Mills (via l’investissement de Beggars Group). Inutile de dire que les Radiohead et autres White Stripes peuvent retourner jouer avec leur caca tandis que papa Russell va pouvoir de son côté continuer à s'amuser à parcourir le globe et ressortir des vieilles gloires du placard (on lui doit les retours de Gil Scott-Heron et Bobby Womack) en attendant que sa vache à lait lui ponde un troisième album.
Ironie de l’histoire, malgré cette distribution généreuse, l’exercice 2011 voit son solde bancaire passer de £3 millions à £32 millions. Pour notre part, on a été prévoyants, on est devenus actionnaires du label de Christophe Hondelatte.