Vous le connaissez sûrement déjà si vous avez suivi les actualités précédant la sortie de l’album de Playboi Carti : en bon fanboy excessif, le jeune Mario Judah avait décidé de sortir une parodie de Whole Lotta Red avant sa sortie pour brocarder les interminables retards pris sur la calendrier initial. Le temps d’un EP 4 titres entièrement produit par ses soins, le rappeur d’Atlanta abandonnait son chant rugueux pour user de cette baby voice si chère à Playboi Carti.
Au-delà de ce buzz savamment orchestré, Mario Judah a fait beaucoup parler de lui lors de sa prestation au Rolling Loud Festival. Grâce à sa présence scénique et sa puissance vocale époustouflante, ses morceaux ressemblent à un curieux mélange entre le nu-metal, la trap et le punk, le tout dans une débauche d'énergie renvoyant à des projets comme Almighty So de son idole de jeunesse Chief Keef. Son goût prononcé pour l’horrorcore donne également un caractère imprévisible à son personnage, le faisant presque passer pour une version trap de l'Undertaker, légendaire catcheur qui a fait les belles heures de la WWE.
Actuellement sur de bons rails, la carrière de Mario Judah pourrait prendre une trajectoire encore plus prometteuse si il use à bon escient de son identité visuelle forte : avec ses cheveux couleur écarlate, son embonpoint assumé (qu’il partage avec une autre tête de gondole du rap caustique Bfb Da Packman), ou ses buzz réguliers sur Twitter (il s’est par exemple plaint que sa copine venait de le tromper quelques jours avant de sortir le morceau « I Cannot Love You », dans lequel il répare de manière plus que dérangeante son cœur brisé), le bonhomme est bien dans l'air du temps, ce qui suffit amplement pour être le rappeur du moment. Mais pour durer dans le rap, il en faut beaucoup plus, à commencer par un vrai bon projet solide, et c'est tout ce qu'on lui souhaite en cette année 2021.