Une compil' de B.O. de porno gay, ça te tante?
Tu aimes la frisette Beckenbauer première génération, la moustache du "Boucher de Séville", la patte d'eph' et le cuir bien huilé ? Tu préfères les escargots aux huitres ? Est-ce que, comme les Pet Shop Boys (ou les Village People selon l'époque où tu es né), tu penses également qu'aller vers l'ouest te permettra de vivre une vie paisible à l'air libre ? Ou peut-être es-tu simplement ouvert d'esprit à défaut d'autre chose ? Alors cette compilation est peut-être pour toi.
En effet, spécialisé dans les raretés discos et électroniques des 70's / 80's, le bien nommé label Dark Entries sort Muscle Up, une compilation de B.O. de pornos gays composées par le producteur Patrick Cowley, ancien pape de Hi-NRG - il est notamment le responsable de l'un des plus longs remixes de l'humanité.
L'exercice est périlleux lorsque l'on prend en compte la particularité de la fonction de la musique dans cette catégorie de cinéma : élément décoratif s'il en est, la musique d'un porno est quasi intégralement équivalente à un bouche-trous, qui doit être assez neutre pour ne pas perturber l'attention sur l'objet principal. Bref, on obtient (subit ?) souvent une musique d'ascenseur pseudo-sensuelle, flirtant régulièrement avec la muzak.
Et il est vrai qu'à l'écoute de la pseudo-funk de certains extraits donnés plus bas, le résultat peut prêter parfois à sourire, susciter souvent à l'ennui, et ne pas plus présenter d'intérêt musical que les productions actuelles, qui sont des resucées de samples eJay pourris mis en boucle pendant 15 min, durée syndicale d'une scène. L'intérêt est d'autant plus amoindri qu'on ne connait pas la fonction exacte de ces musiques : s'agit-il de génériques ? de scènes de transition ? d'action ?
Malgré tout, on trouvera un ou deux ovnis dont on se demande ce qu'ils foutent là. Peut-être un début de réponse est à trouver sur le site du label : "This compilation contains soundtrack music (...) plus additional songs from the same era." Alors non, on ne poussera pas le mauvais esprit en soulignant le possible cynisme d'une maison de disque qui tease uniquement sur le porno (pochette et discours promo focalisé sur le porno, clip Youtube bidon...), et qui nous explique sur la bio que ce pauvre garçon est mort en 82 d'une maladie inconnue qui s'appellera plus tard SIDA, quand finalement ils n'ont fait que racler les fonds de tiroirs.
PS : si quelqu'un a en boite les musiques de porno produites par Matmos, j'en connais un qu'ça intéresse...