Un troisième volume d'instrumentaux pour Blue Sky Black Death
Les bougres de Blue Sky Black Death, on suit beaucoup leur actualité. Pourtant, on avoue notre petit excès de flemme lorsqu'il s'agit d'en parler. Le problème, c'est que le rythme de production des Américains est tel qu'on reporte toujours la news ou la chronique au projet suivant, vu que tous les trimestres une nouvelle plaque fait son apparition - on avait déjà connu un problème similaire avec Eric Dingus avant la parution de son exceptionnel Post-Suicide Limerence.
Le cas de BSBD n'est d'ailleurs pas si éloigné de celui du jeune Texan : dans leur hallucinante discographie, on retrouve en effet un beau paquet de productions pour des MC's eux aussi présents sur nos radars (Deniro Farrar et surtout Nacho Picasso), quelques relectures de première bourre dont cet incroyable remix du "Frownin'" de Gunplay et Isaiah Toothtaker, et des albums solo d'une qualité plutôt variable, avec notamment le dernier en date, Glaciers, qui nous avait ennuyés à la fin de l'année dernière. A l'arrivée, ce n'est finalement que lorsque le duo s'amuse à sortir ses synthés pour tricoter de la musique de cathédrale pour rappeurs émo-thug que l'on prend finalement notre pied. Peu étonnant donc que les seuls vrais projets que l'on valide pleinement soient les Euphoric Tapes, compilations de leurs meilleurs travaux drogués pour rappeurs au phrasé lent - un processus de composition qu'on rapproche d'un Clams Casino.
Alors certes on peut reconnaître qu'au bout du troisième volume la musique des Californiens montre ses limites - certains des unreleased présents souffrent du "syndrome Ushuaia" aperçu chez Boards Of Canada ou Clubroot. Plus encore que dans les deux volumes précédents, l'effort de tri fait indiscutablement partie du voyage. Il y a néanmoins suffisamment de trésors pour s'y risquer, en attendant de voir ce que les Américains auront fait sur le prochain Nacho Picasso dont ils ont assuré la production et qui doit paraître bientôt.