Un nouveau clip de Coeval pour parfaire l'oraison funèbre du Turc Mécanique

Ce jeudi 15 février, la Gonzaï Night qui se tiendra à Petit Bain aura un goût un peu amer : elle signifiera la fin des activités du Turc Mécanique, dealeur de disques qui avaient pour points communs une urgence et une sincérité absolues - merci pour Balladur, Bracco, Teknomom ou encore Mary Bell. Mais surtout, dans un monde où les sentiments d'individualisme et de solitude n'ont jamais été aussi prégnants, Charles Crost et Thomas Drilhon créaient du lien, un sentiment d'appartenance à une petite communauté de convaincu·es.

Même si ça fait mal vu les sensations fortes que nous a procurées la structure, on se rassure en se disant que les deux chevilles ouvrières du Turc sont en paix avec cette décision, comme nous le confie Charles Crost : "Je m'apaise face à cette décennie d'engagement total, d'excès et de frustration - de ne jamais avoir fait assez, assez bien, assez fort. Je commence à avoir hâte qu'on se retrouve pour célébrer toute cette aventure et en finir pour de bon, aussi."

Et puis le label soigne ses adieux. Il y a la fête de ce jeudi à Paris bien sûr, mais aussi les toutes dernières sorties du Turc Mécanique. En septembre 2023, on avait eu droit à Pourquoi certains arbres sont si grands ? de Balladur, histoire de nous conforter dans l'idée qu'on tient bien avec eux l'un des meilleurs groupes de pop expé de l'Hexagone. Et puis en décembre, il y a eu le premier album de Coeval, formation qui emprunte au post-punk, à la cold wave et au noise rock, et le fait d'une façon si désinhibée qu'on a parfois de mal à se dire qu'il s'agit pour eux d'un premier plongeon dans la grande profondeur. Ce qui nous fait penser la même chose que Thomas Drilhon, l'autre patron du label, quand on lui demande ce que ça fait de fermer la boutique avec ce disque : "C'est forcément la mort dans l'âme de s'arrêter sur une balle pareille."

Alors franchement, regardez le clip de "Trauma Bonding" qu'on vous propose en exclusivité, et ensuite, dites-vous que ce jeudi, rarement la perspective d'aller à un enterrement n'aura semblé si enthousiasmante.