Troisième album en moins d'un an pour Trees Speak, pépite kraut signée sur Soul Jazz
Étant donné qu’à l’heure actuelle une reformation de Portishead semble à peu près aussi probable qu’une solution au conflit israélo-palestinien, et que ces derniers temps Geoff Barrow est plus occupé à amuser la galerie sur Twitter qu’à donner des nouvelles de son groupe Beak>, on se console comme on peut, mais pas n’importe comment : dans les bras des Américains de Trees Speak.
Groupe basé à Tucson dans l’Arizona, Trees Speak est actuellement la propriété de Soul Jazz Records, ce qui est à la fois une force et une faiblesse. Une force bien sûr, car le label londonien est parmi les plus respectés au monde – et on aura d’ailleurs l’occasion de vous en reparler d’ici une semaine dans notre émission mensuelle sur JAM. Une faiblesse également, car le label étant essentiellement connu pour ses phénoménales compilations qui redonnent sens au passé, on ne prête pas vraiment attention aux rares groupes encore en activité qui y sont signés. Grossière erreur.
Car en plus d’être incroyablement productif, Trees Speak est tout à fait formidable dans sa façon d’interpréter le patrimoine kraut avec une concision qui n’était pas vraiment l’apanage des pères fondateurs dont le groupe se revendique : Can et Harmonia sont régulièrement cités, au même titre que Suicide, Enio Morricone ou Goblin, que l’on retrouve évoqués ci et là dans les deux albums que le groupe a sorti ces derniers mois, Ohms et Shadow Forms.
On ne va pas se mentir, cette musique sent fort la drogue. Et pas la mauvaise C que t'achètes à un type louche dans un quartier qui l'est tout autant. Non, on pense plutôt à des substances capables de défoncer les chakras et d'amener sur des territoires nouveaux ceux qui les consomment correctement. Et si l'on en juge par les quelques teasers diffusés sur le compte YouTube de Trees Speak, ce troisième album en moins d'un an, PostHuman, s'annonce encore plus délirant que ses prédécesseurs, en ajoutant une dimension science-fictionnelle à un programme déjà bien chargé. Verdict le 21 mai.