Reconnaissons-le, Tous Salopards est tombé dans notre ligne d’intérêt grâce aux phases malsaines de Lamanif que l’on a pu apercevoir à diverses éditions de Rap Contenders. Après avoir rapidement épuisé sa discographie déviante, il a bien fallu se tourner vers le collectif pour y dépister quelques punchlines. Et là, on y a découvert un rap occupant une position décentrée, au troisième degré, entre rap hardcore et chanson Paillarde.
Le concept n’est pas nouveau, mais il trouve ici sa meilleure réalisation : des mecs de cité qui prendraient les commandes de Rire & Chanson. Deux pôles annulant par l’union leurs défauts respectifs — et pour le second, il y en a. Aussi, les marseillais proposent de sortir du flow français actuel, omniprésent, défini par Kaaris pour Konbini sous l’expression Tada Tada Tada … Personnellement, je souscrirais aux propos d’Hermano de Tous Salopards : J’les entends jaqueter, ça m’agace. Et oui je le capte, leur succès est comme leur style de rap ; ils sont tous passés à la Trap.
Prévu pour le 20 avril, leur album Bouillabaisse sortira avec la pochette probablement la plus dégueulasse du rap jeu, et après des titres comme « La digestion » ou « Le pastis, les olives », on attend de voir comment ils vont redresser la beaufitude française.