The producers #17 : Dan Carey, nouvel homme providentiel du rock britannique
Pour comprendre la carrière de Dan Carey, il suffit de jeter un œil à sa production discography sur la page Wikipedia qui lui est consacrée. La première chose que l'on observe, c'est que le Londonien n'a rien du lapin du six semaines, puisque sa carrière débute en 2005 avec son travail sur les très beau Fisherman's Woman de l'Islandaise Emiliana Torrini. Une belle première ligne sur le CV qui va par après lui permettre d'offrir ses services d'auteur, producteur ou ingé son à des artistes bien établis comme Tame Impala, Hot Chip, Sia, The Kills, Bloc Party ou Django Django, faisant de lui un honnête et fiable button pusher de l'industrie musicale.
Mais un button pusher qui attendait patiemment son heure, qui allait venir le 25 février 2013 avec le début de l'aventure Speedy Wunderground. Un label au manifeste ne laissant planer aucun doute dans l'esprit des artistes désireux de s'inscrire dans sa démarche. Extraits choisis du manifeste disponible sur le site: "Dan will produce all releases", "all records will be recorded at Dan’s South London studio", "recording of all records will be done in one day and finish before midnight", "there will be no lunch break during recording and mixing days", "the core of each song will be a live take recorded in the dark with smoke and lazers", "Speedy Wunderground Records will not be slow".
On sait qu'entre les désirs et la réalité le gouffre peut-être plus imposant qu'un coffret de l'intégrale des Oh Sees, pourtant, dans le cas d'espèce, la rigueur avec laquelle Dan Carey fait respecter les règles force le respect, à plus forte raison quand cette même rigueur permet à sa structure d'être la chose la plus intéressante à être sortie du rock anglais ces cinq dernières années. Qu'ils s'appellent Squid, FEWS, black midi, TOY, Archie Bronson Outfit, Teleman ou Warmdsuscher, tous sont rentrés dans les studios de Dan Carey avec un talent qu'ils ont accepté de mettre au service d'un vision, celle d'un rock urgent, évident en apparence mais en réalité très complexe, et dont le vent de liberté qu'il fait souffler tire son énergie de l'éthique et l'esthétique post-punk.
Le fil rouge que tisse soigneusement Dan Carey et ses protégés, il apparaît assez clairement dans une playlist qui, si elle contient quelques uns de ses plus anciens travaux, se concentre surtout sur les plus récents faits d'armes de Speedy Wunderground. Bref, une playlist avec pas mal de choses à découvrir absolument, et quelques goodies inattendus sortis des archives, comme cette collaboration entre Loyle Carner et Kate Tempest enregistrée en 2016, quand les deux artistes n'avaient pas vraiment la même visibilité qu'aujourd'hui.
Les autres The Producers :
#1: Rick Rubin
#2: Steve Albini
#3: DJ Premier
#4: The Neptunes
#5: Scott Storch
#6: DJ Mustard
#7: Kanye West
#8: DJ Mehdi
#9: Dr. Dre
#10: Metro Boomin
#11: Mike WiLL Made-It
#12: Organized Noize
#13: Kurt Ballou
#14: Myth Syzer
#15: Tay Keith
#16: Danger Mouse