The Alchemist continue de charbonner dans l'ombre, mais avec les copains
Forcément, quand Red Bull met le paquet sur la com' et réunit des gens comme Roméo Elvis, Lompepal ou Prince Waly sur une tape entièrement produite par The Alchemist, ça s'emballe assez proprement sur les réseaux. Mais on le sait: feux de la rampe ou pas, The Alchemist est un bourreau de travail. D'ailleurs il avait profité de son passage à Paris pour sortir une tape qui, comme ses beats pour Paris L.A. Bruxelles, était le fruit de ses pérégrinations dans les disquaires de la capitale - sur le premier volume de ses French Blends, on avait droit à des titres comme "Côtelettes d'agneau" ou "Si j'étais le maître du monde". Vive le France mon amour.
De retour à L.A., The Alchemist a fait la seule chose qu'il sait vraiment faire: s'enfermer dans un studio, fumer une quantité immense de blunts et inviter les copains dans un esprit de partage et de générosité. Pour l'EP Lunch Meat, on a droit à une belle brochette de MC's qu'on adore, et qui représentent cette scène indie de la East Coast qu'on aime tant ici: Westside Gunn et Conway pour la clique Griselda Records (ils sont en feu sur "Judas"), la valeur sûre Roc Marciano mais aussi le vétéran Styles P ou le brother from another mother Action Bronson, qui vient d'annoncer sa rupture de contrat avec la major Atlantic Records et la sortie prochaine d'une nouvelle mixtape.
Ces quatre nouveaux titres (et les versions instrumentales qui vont avec) ne vont certainement pas faire avancer le schmilblick mais confirment plutôt tout le talent d'un producteur pas vraiment fait pour le rap de 2018 et d'une ribambelle de types qui, exception faite de Bronsolino, n'auront jamais la reconnaissance qu'ils méritent pourtant. Une sorte de version US du Klub des Loosers en somme...