Bassweight
Des années 2010, les plus maniaques d'entre vous retiendront les longues heures passées à taguer correctement les morceaux dans leur bibliothèque iTunes, déchirés entre "nu-rave", "wonky", "freak folk", "aquacrunk" ou "chillwave". Les autres retiendront plus volontiers le raz-de-marée qu'a occasionné le dubstep à tous les niveaux. Et ils auront raison : en moins d'une décennie, le genre a accouché d'un passif remarquable, puisant ses racines dans les beats saccadés du 2 step et les basses massives de la garage house avant d'opter pour une écriture sombre, aux rythmiques plus espacées et minimalistes. Si le genre est encore relativement actif à l'échelle d'enseignes comme Deep Medi ou Tectonic Records, on est aujourd’hui loin des années fastes où il trustait les antennes de la BBC et de Rinse FM. L'occasion est donc parfaite pour prendre la pleine mesure de ces folles années finalement assez méconnues du grand public, car rapidement cannibalisées par de mauvaises ambitions EDM ou grand public. A ceux que ça intéresse, on ne saurait que trop vous conseiller le documentaire Bassweight, excellent compagnon de route pour découvrir (ou redécouvrir) la naissance du genre à l'aube des années 2010. Le documentaire de S.S. Hassan y aborde notamment la naissance puis la très large contagion à travers l'Europe de cette fièvre infrabassée au travers de ses plus emblématiques ambassadeurs, de Kode9 à N-Type, en passant par Sgt Pokes, Skream ou Benga. Une heure d'histoire absolument fascinante qui nécessite cependant un niveau de LV2 cockney plus que correct pour arriver à suivre ce qui se dit, la chose étant exclusivement disponible dans la langue de Shakespeare.