Technopolis, passionnant podcast d'Arte Radio sur la figure du DJ
A la rentrée, on pourra découvrir le Off The Record consacré à Laurent Garnier. A l'heure actuelle, hormis quelques journalistes, les abonnés de BeTv et les contributeurs à la compagne de crowdfunding du documentaire, personne n'a pu voir un objet que le DJ français espère bien sortir dans les salles obscures. Et c'est cette volonté de sortir l'objet au cinéma dans les conditions que l'on connaît qui nous fait dire qu'il faudra peut-être s'armer de patience - mais comment lui en vouloir, lui qui pendant des années a tenté de porter sur grand écran son autobiographie Electrochoc, pour finalement jeter l'éponge.
Alors histoire de patienter intelligemment, il y a Technopolis. Après Crackopolis (le quotidien d'un fumeur de crack) et Flicopolis (le quotidien d'un officier des stups dans l’univers du trafic de drogue en banlieue parisienne), Arte Radio s'attaque cette fois à une analyse de la figure archi-connue, mais pas toujours bien comprise, du DJ. Neuf épisodes pour la décrypter en toute humilité, neuf épisodes pour parler de ce drôle de métier pas toujours drôle.
Et pour ce faire, les concepteurs du projet Antoine Molkhou et Julien Veniel n'ont pas voulu donner la parole aux habituelles têtes de gondole, mais bien à ces seconds couteaux respectés par leurs pairs, et devenus au fil des années des incontournables de la scène hexagonale. Et parce qu'on est jamais mieux servi que par soi-même, l'un des deux cerveaux du projets, Julien Veniel alias D'Julz, intervient dans Technopolis. A ses côtés on entend également DJ Deep et DJ Gregory. Ces trois-là n'en sont pas vraiment des lapins de neuf jours : D'Julz était des premières raves à Paris, DJ Deep mixait aux côtés de Laurent Garnier au Boy et à la Luna, et DJ Gregory posait déjà sur Versatile en 1996 et a participé à l'aventure Africanism. De par leurs parcours respectifs, de par leurs choix (bons ou mauvais) et de par leurs expériences de vie et d'artiste, ces trois-là ont accumulé assez de savoir pour, d'une part expliquer ce qu'est un DJ, mais aussi pour placer cette figure dans un écosystème qu'ils ont vu passer de l'ombre à la lumière en deux décennies.
Hormis une voix off annonçant le début et la fin de chaque épisode, et qui fera frissonner de plaisir les fans d'ASMR, la parole est exclusivement laissée aux trois intervenants. Cela ne permet pas toujours de savoir qui raconte quoi, mais c'est un souci dont on fait rapidement abstraction : on comprend vite qu'il est assez vain d'attribuer tel propos à untel ou untel. L'idée de Technopolis est plutôt de prendre la problématique dans sa globalité, et de partir de ces trois parcours tous atypiques pour aller vers quelque chose de plus grand, de plus universel. Et c'est réussi, avec une simplicité et une économie de moyens remarquables.
La série Technopolis est composée de 9 épisodes. Les six premiers sont disponible sur YouTube (on vous a mis le premier épisode ci-dessou), sur Soundcloud ou sur le site d'Arte Radio.