TĀLĀ ou le prochain coup de ♥ de votre disquaire FNAC
Ainsi prophétisaient Stone et Charden : « Tout va trop vite et tout change sans nous attendre. Et tout nous quitte avant que l'on ait pu comprendre, (…) Ce que j'achète, après quelques mois se démode, Et tes diplômes semblent déjà vieux comme Hérode ». Ah la sagesse populaire… Et déjà tellement en avance sur leur temps.
Son premier EP n’est pas encore sorti (The Duchess arrive le 2 juin sur Aesop tandis que les morceaux tombent au compte-goutes sur Soundcloud) que TĀLĀ ('or' en farsi, 'cellule rythmique' en hindi et 'palmier' en sanskrit) est déjà the phenomenon à follower sur les réseaux hipsters newbies bobos intellos – rayez les mention inutile. Comme à GMD, on n’est pas (toujours) les derniers sur la hype, on ne pouvait pas faire l’impasse sur cette Londonienne d'origine iranienne.
Il y a donc "The Duchess" (qui donne son nom à l'EP), instru électro gentiment foutu quoiqu'un peu rapidement fatigant malgré sa brièveté, sur lequel la donzelle abuse de tous les synthés eighties poussiéreux qui lui sont passés entre les mains – M83 sors de ce corps! Ensuite il y a "Serbia". Rien à voir avec la Serbie, il faut y voir une référence au film ultra-violent A Serbian Film. Le titre est certes de meilleure facture, mais finalement tout aussi fatigant par sa monomanie car ne parvenant jamais à retrouver l’hypnose des musiques répétitives (que ce soit Steve Reich ou Manu le Malin). Quant au clip – un collage un tantinet abrutissant de scènes qu’on imagine captées au Moyen-Orient, so trendy et provoc’ – il réjouit déjà les VIP invités aux vernissages de la Gaité Lyrique. Le zapping incessant de la vidéo sert-il à contrebalancer le manque d’imagination de l’impétrante? Mais pas de faux procès ici: on ne doutera ni de la sincérité de la gamine ni de la vacuité de son propos musical.