Steve Lacy a posé une grosse brique dans l'architecture du dernier Kendrick Lamar
Il y a un peu plus d’une semaine on vous disait tout l’amour que l’on éprouve pour Steve Lacy, le jeune prodige échappé de The Internet. Non seulement on pariait sur son excellent EP, Steve Lacy’s Demo, mais on soulignait l’incroyable précocité de l’artiste aux multiples casquettes qu’il convenait de surveiller de très près, en s’attendant à ce qu’il nous déballe une série d’efforts glorieux – sans se douter qu’il se mette si rapidement à l’ouvrage.
Le premier vient en effet de tomber : Steve Lacy s’est invité sur le DAMN. de Kendrick Lamar pour y apporter une touche de production, d’instruments et de voix. C’est lui qui ouvre le titre « PRIDE. » avant de mêler son chant à celui du MC de Compton sur un chœur soulful hypnotique. On reconnaît tout de suite son traitement si particulier qui confond l’indie rock psychédélique et la néo soul dans un filtre brouillon, imparfait et métallique.
Avec une poignée de teintes fortes, malgré le voile qui les recouvre, le travail de Steve Lacy rejoint parfaitement l’intention mélodique de DAMN. sous ses aspects plutôt abrasifs – tant dans la plainte que dans la colère. Ce n’est donc pas étonnant que Kendrick Lamar ait souhaité s’associer au jeune producteur dont il a pu apprécier les talents un peu par hasard, comme le raconte Steve Lacy au micro de Matt Wilkninson sur beats 1.
Alors qu’il se rendait à une session studio grâce à l’invitation de son ami DJ Dahi qui était en train de travailler avec Kendrick Lamar sur DAMN., Steve Lacy en a profité pour s’insérer dans les jeux de compositions improvisés. Puis il a dégainé son iPhone, sur lequel il avait enregistré sa démo, afin de bosser avec Anna Wise sur quelques sons. Et le talent s’est occupé du reste : The song I did for him came from this acoustic session that was recorded on my iPhone. I showed Anna Wise how to record her vocals and she recorded this whole idea over these acoustic guitar chords I came up with, a small little drum loop that I made and then I took her vocal stems and made a beat over it. This was the track where he [Lamar] was like « Yo, put your number in my phone I need this. » I went there a couple more times to work on some stuff and this song he was just sure about. He loved this one. Then I hit him up again and he said he’s just finishing up the album so I go « Tracklist? » with the eyeball emojis and he said « LOL. » It was called « Wasn’t There » at the time but it’s called « PRIDE. » now. It’s still hitting me I still haven’t fully gripped what I just did but yeah it’s crazy to think I was in a classroom just 6 months ago.
Le Californien peut en plus se targuer d’avoir collaboré à l’un des meilleurs morceaux du disque. De notre côté, histoire de ne pas brasser de l’air, on préfère prendre le temps de pondre une chronique bien calibrée, pour évaluer avec un peu plus de subtilité cet album qui, c’est déjà certain, se présente comme un nouveau monument dans la trajectoire de Kendrick Lamar.
Et puisque Kdot semble accaparer les médias pour le week-end, en plus du stream de l’album, on vous laisse sur sa collaboration avec Travis Scott pour « Goosebumps » dont le clip hallucinatoire vient enfin de débarquer sur youtube.