Steve Albini: 50% vieux con, 50% roi de la com' malgré lui
A la base ça partait d'une bonne intention. Pour son nouveau single "Insomniac" à paraitre chez XL Recordings, l'artiste techno Powell souhaitait incorporer un sample vocal du groupe de rock alternatif Big Black, groupe dont Steve Albini était le meneur. Afin de ne pas avoir de problème avec la maréchaussée, l'Anglais envoie donc un gentil mail au musicien et producteur pour lui demander la permission, ajoutant qu'il est un immense fan du groupe.
Malheureusement pour lui, l'admiration n'est pas vraiment réciproque, et en retour de mail Albini lui a envoyé ce qu'il convient de considérer comme un ramassis d'idioties et de réflexions d'un autre temps : "J'ai toujours détesté la dance music, sa simplicité idiote, les clubs où elle était jouée, les gens qui allaient dans ces clubs, les drogues qu'il prenaient, les conneries dont ils parlaient, les vêtements qu'ils portaient, les rivalités entre eux...". Rien que ça. Et après un autre paragraphe ridicule sur comment la musique électronique était mieux avant, il termine carrément sur un bon gros "je suis contre tout ce que tu aimes, et un ennemi de la scène à laquelle tu appartiens."
Par contre, et c'est là qu'on reconnaît bien là Steve Albini, ce dernier se moque complètement de l'utilisation de sa musique. Déclarant qu'il ne peut ni ne veut écouter le morceau "pour notre bien à tous les deux", il donne cependant sa bénédiction à Powell : "Enjoy yourself".
On pourrait dès lors se demander comment le reste du monde a eu connaissance de cet échange de mail : leak, partage sur les réseaux sociaux par l'une ou l'autre partie ? Absolument pas. Powell a tout simplement affiché un joli screenshot du mail d'Albini sur un panneau d'affichage dans l'est de Londres pour annoncer son nouveau single. Le plus beau dans tout ça, c'est tout de même que le producteur continue de s'en battre royalement les steaks et a également donné son accord à Powell pour l'utilisation de l'e-mail.
Sinon, si tu souhaites juste écouter "Insomniac", ça se passe à partir de la 31ème minute dans la vidéo ci-dessous.
Et si tu connais mal Steve Albini et sa contribution essentielle à la belle histoire du rock au gros son qui ne tache pas, on te conseille la playlist Spotify qu'on lui a consacrée il y a quelques mois.