Star Feminine Band, la pépite béninoise qui va donner des airs de canicule à notre automne
Born Bad Records souffre quand même d'un sacré déficit d'image. Mais pas au sens que l'on imagine : quoiqu'il fasse, le label parisien ne se loupe jamais, c'est désormais une certitude. On observe néanmoins que dans l'imaginaire collectif, c'est surtout pour son esthétique garage et punk, incarnée par Frustration, Usé ou JC Satan, que Born Bad fait battre les cœurs, alors qu'il est bien plus que cela. Il n'y a qu'à écouter les nombreuses compilations thématiques orchestrées par le tôlier JB Guillot ou ses acolytes (les récentes Cha Cha au Harem ou Tchic Tchic sont de bons exemples) pour mieux cerner ce qu'on appellera, sans suffisance aucune, le fond de commerce du label.
Dans ces compilations qui témoignent avant tout de la passion de ses curateurs pour un digging acharné, on voit aussi apparaître un amour véritable pour le continent africain, qui transparaissait également dans l'incroyable collaboration entre les Parsiens de Cheveu et les Sahariens du Group Doueh en 2016. L'album du Star Feminine Band, il s'annonce lui aussi sous les meilleurs auspices : groupe de jeunes filles âgées de 10 à 17 ans et originaires d'un village reculé du Bénin, le Star Feminine Band s'est formé sans que ses membres ne maîtrisent le moindre instrument de musique. Mais en deux ans à peine, avec l'aide d'un musicien local, les filles ont rapidement fourbi leurs armes. C'est ainsi qu'est née l'idée d'enregistrer quelques morceaux, avec l'aide d'un Français, Jeremy Verdier, un humanitaire sur place à l'époque.
Cet album, il sortira donc le 13 novembre, et après un premier extrait sorti à la fin du mois d'aout, Born Bad en remet une bonne grosse couche avec "Femme Africaine". Le communiqué de presse nous parle d'une "incroyable combinaison de styles musicaux africains - du highlife à la rumba congolaise - avec une touche de psychédélisme et de rock, le tout avec un dynamisme et une liberté qui ne pouvaient être créés que par un groupe de jeunes filles", et franchement, on aurait bien tort d'essayer de vous vendre ce titre autrement.
Vous l'aurez compris, on tient là l'un des albums les plus improbables et les plus attendus de notre automne. Et puis cerise sur la gâteau, l'artwork du disque a été confié à l'artiste bruxellois Elzo Durt, et il est magnifique.