Speedy Wunderground reste le meilleur incubateur de talents du rock anglais
C'est en 2013 que l'aventure Speedy Wunderground a débuté. Et derrière Speedy Wunderground, on retrouve un homme de studio et un producteur au CV bien rempli, prénommé Dan Carey. Et si le nom ne vous dit rien, sachez quand même qu'il a mixé le travail de pointures comme Tame Impala ou Hot Chip et que des gens comme Franz Ferdinand, Bat For Lashes, TOY, Emiliana Torrini ou The Kills ont fait appel à ses talents de producteur.
Mais c'est vraiment depuis le lancement de son label que le Londonien est vraiment dans nos petits papiers, principalement pour sa capacité à faire émerger de belles choses en très peu de temps, et à jouer (parfois à son corps défendant) le rôle de découvreur de talents du rock anglais - l'année dernière encore, la next big thing black midi (désormais signée sur Rough Trade) enregistrait dans ses studios son "bmbmbm".
En tout cas, pour arriver à ses fins, les règles du jeu son claires : quand on pénètre dans son antre pour y enregistrer un titre, tout se fait en un jour et doit être bouclé pour minuit, les pauses déjeuner sont interdites pendant les sessions d'enregistrement, et les overdubs sont limités à leur strict minimum. Dans les studios Speedy Wunderground, ce sont principalement des 7" que l'on produit en circuit court et en quantités limitées, et si l'ambiance est plutôt à la découverte et aux bonnes surprises, des noms plus connus comme FEWS, Teleman, ou Warmduscher s'y sont aussi collés. Et puis surtout, on pense à cette collaboration Loyle Carner x Kate Tempest qui ferait beaucoup parler d'elle si elle ne datait pas de 2016.
Une longue digression liminaire bien nécessaire pour vous mettre dans de bonnes dispositions, et qui nous amène en toute logique à l'actualité plus récente de Speedy Wunderground. Fidèle à ses principes, Dan Carey poursuit son implacable travail de scouting, et démontre avec une affolante régularité que son flair est aussi efficace que ses techniques de production. La plus belle preuve de ce que l'on raconte, c'est le tout dernier 7" du label, enregistré par groupe anglais Tiña, qui excelle dans ces interstices qui séparent la dream pop du grunge.