Lancé à Stockholm en 2007 et rapidement ‘délocalisé’ à Berlin, Soundcloud a longtemps été l’une des plus belles réussites de l’internet musical. Une interface simple, sans chichis et sans publicités envahissantes. Un vrai bonheur en somme. Et surtout une offre absolument dingue, entre singles balancés en éclaireur, streams d’albums officiels, podcasts des meilleurs DJ’s de la planète ou archivage d’émissions de radio non disponibles par chez nous.
Mais voilà, le site ayant gagné en popularité au fil des ans pour devenir un véritable mastodonte, il est normal que l’industrie du disque ait commencé à s’intéresser au phénomène. Et par ‘s’intéresser au phénomène’, on entend ‘envoyer des avocats au derche’ de la société montée par un jeune gars qui a terminé sur la troisième marche du podium de notre top 50 des personnalités les plus importantes de ces 5 dernières années.
Bref, depuis quelques mois, le vent est en train de tourner pour Soundcloud, qui doit faire face à pas mal d’emmerdements portant sur des violations évidents des règles droits d’auteur. Première conséquence il y a quelques semaines : la plateforme d'écoute a autorisé le géant Universal Music à retirer tous les contenus qui ne respectaient pas lesdites règles. Pire encore (et ça en dit long sur la pression exercée), le site a même laissé la possibilité à Universal de retirer ses contenus sans son intervention. Vous vous en doutez, c’est une véritable tuile pour les dizaine de milliers de DJ’s, confirmés ou débutants, qui utilisaient le site pour faire leur pub à moindre coût. Ce sont évidemment eux les premières victimes de la démarche, là où peut encore accepter qu’un petit malin qui s’amuse à leaker des albums se fassent taper sur les doigts.
Mais aujourd’hui, c’est un nouveau clou qui s’enfonce dans le cercueil du site. En effet, on apprend que des négociations auraient été lancées afin que les majors Universal, Sony et Warner (qui représentent à elles-seules grosso modo 70% de l’industrie) puissent investir dans le site et en acheter des parts – et les bénéfices qui vont avec. En échange d’une petite perte de son indépendance (on parle de 3 à 5% qui seraient cédés), le site y gagnerait pas mal de temps (on imagine) qu’il pourrait consacrer à autre chose que de gérer les mises en demeure avocats de la partie adverse.
Après, c’est la dure loi de l’Internet : attaquez-vous à un empêcheur de tourner en rond, et dix autres voient le jour comme par miracle. Aujourd’hui, c’est donc du côté de Mixcloud que pas mal de DJ’s se sont tournés. Ici aussi, l’interface est plutôt light et résolument conviviale et on ne se fait pas chier avec de la pub. Bref, le Soundcloud originel, avec un nom différent - même si tout n'est pas rose dans les conditions d'utilisation du site, ne soyons pas dupes. Seul bémol : l’impossibilité de télécharger le contenu - même si des programmes non officiels existent, bien sûr. D'ailleurs, de notre côté, le choix a été vite fait: nos Goûte Mes Mixes, c'est désormais sur Mixcloud que vous pouvez les écouter - pour le téléchargement, ça se passe toujours sur le site.