Non, Soundcloud ne vient pas de tuer le système d'embed sur nos sites Internet
Les temps sont durs pour Soundcloud. Le site est certes génial pour l'utilisateur avec son interface légère et sa simplicité d'utilisation, mais la société suédoise basée à Berlin reste engagée dans une guerre du streaming où l'on ne se fait pas de cadeaux. Et fait régulièrement l'objet de critiques car d'aucuns la situent dans une sorte de zone grise où elle prendrait quelques libertés avec le paiement de droits d'auteurs.
Bref, ces dernières mois, Soundcloud a été régulièrement cité dans l'actualité, et pas toujours pour les bonnes raisons: que ce soit lorsque la société a autorisé des propriétaires de droits d'auteur à supprimer unilatéralement du contenu protégé que l'on retrouvait souvent dans des podcasts et autres dj sets uploadés sur la plateforme (une des raisons de son succès d'ailleurs); en voyant Sony retirer du contenu de ses artistes; en annonçant l'introduction de la publicité sur le site; ou en s'associant à Zefr, la société qui travaille déjà avec YouTube pour faire respecter la législation en matière de droits d'auteur.
C'est ce que l'on sait déjà, mais il faut y ajouter des rumeurs persistantes qui font état du passage à un service payant, qui servirait de complément à un service gratuit - mais bourré de publicité. Rien de bien novateur en 2015, mais nécessaire pour doter la société d'Alexander Ljung d'un business plan qui s'inscrit dans la durabilité et serait susceptible de taper dans l'oeil d'investisseurs potentiels.
Cette fois, ce sont les développeurs qui utilisent un API (une interface de programmation, qui est une sorte de façade par laquelle un logiciel offre des services à d'autres logiciels) qui verront les possibilités de streaming d'un morceau limitées à 15.000 lectures dans un délai de 24 heures avant que le lien soit désactivé.
On ne va pas se mentir: sur ce coup-là, la communication de Soundcloud a été pour le moins foireuse et comme beaucoup d'autres sites de référence, on est tombés dans le panneau en lisant la première version du communiqué publié sur le blog de Soundcloud consacré aux développeurs. Nous aussi, on a pensé que c'était une limitation sur les embeds qui allait être introduite. Ce qui aurait voulu dire que pour un site comme GMD, ça n'allait pas être très problématique. Par contre, quand Pitchfork allait diffuser en exclusivité le nouveau single d'Arcade Fire ou de Caribou sur Soundcloud, ça risquait vite de partir en sucette...
Mais ce sont en fait les développeurs d'applications qui utilisent l'API Soundcloud qui vont surtout être visés par la décision. Si vous ne savez toujours pas de qui on parle ici, on vous renvoie vers cette page qui liste quelques unes des apps visées. Ce sont eux dont les lectures de titres vont être limitées. Ce qui veut dire que pour l'utilisateur lamba de Soundcloud, cela ne va pas changer grand chose...