On connaissait le cynisme affiché de certains compositeurs/producteurs qui n’hésitent pas à vendre leur came pour promouvoir les pires produits à travers la publicité. On se souviendra ainsi (ou on oubliera, c’est selon) de l’album Play de Moby dont la quasi intégralité des pistes a été utilisée à des fins commerciales, d’un "Happy" qui sert aujourd’hui à vendre des voitures pour Fraggle Rocks, et même d’une "Ritournelle" d’un Sébastien Tellier – bénéficiant pourtant d’une caution Inrocks/Télérama sans commune mesure, et à nos yeux très exagérée – qui nous vend du site de rencontres en veux-tu-en-voilà. Et on ne vous parlera pas des tronches de Guetta ou Sinclar qui promeuvent des casques audio de qualité équivalente à celle de leurs prods.
La scène indé a elle toujours été réfractaire à l’appel du capital, et rares sont les artistes de cette mouvance à avoir cédé à l’appel du gain. Notre bon Sufjan Stevens ne s’est-il pas excusé d’avoir vendu son "Redford" à Redbull, en arguant tout de même que l’argent récolté avait servi à financer sa tournée de Noël 2012, et que ça coûte cher une tournée quand même mon bon monsieur… Et voilà-t-y pas que son pote Ryan Lott, aka Son Lux, vient nous vendre du rasoir ! Non seulement le morceau composé pour l’occasion l’est tout autant que l’objet vendu, mais le dispositif, pour spectaculaire qu’il soit, n’a absolument aucun intérêt musical. Ce qui, pour quelqu’un aussi accroché à l’expérimentation sonore, a de quoi surprendre. Bon ok, c'est pas du niveau de Coolio, mais quand même !!