Sloy réédite son premier album, pierre angulaire du noise rock hexagonal
Nous sommes en 1995, et un groupe originaire de Béziers, of all places, signe sur Roadrunner Records, qui n'est pas encore la propriété de la major Warner, mais un label indépendant batave qui héberge de très bons artistes – Life of Agony, Type O Negative, Machine Head ou Dog Eat Dog. Le groupe qui nous occupe aujourd'hui et qui débarque la fleur au fusil sur Roadrunner, c'est Sloy. Ses influences, on va les chercher du côté de The Jesus Lizard, Shellac et PiL. L'album, c'est Plug, et il est produit par Steve Albini, qui à l'époque a déjà mis en boîte le In Utero de Nirvana, le Pod des Breeders ou The Jon Spencer Blues explosion, album du groupe éponyme.
Disque important à bien des égards, Plug est un album dense (Albini sait occuper l'espace), dansant (franchement, comment résister à "Pop"?), dingue (un choix de mot facilité par les performances vocales d'Armand Gonzalez) et aujourd'hui considéré comme un véritable trésor oublié du rock alternatif européen des années 90. Difficilement trouvable sur Discogs, particulièrement au format vinyle, Plug va être prochainement réédité par le label indépendant Nineteen Something. Un vrai bonheur pour les portefeuilles donc, et une belle occasion de remettre sous les projecteurs un disque aussi indispensable.
C'est le 21 octobre prochain que les exemplaires physiques débarqueront, mais l'autre bonne nouvelle c'est que le groupe a également annoncé dans la foulée la sortie d'une compilation de captations live, 95/99 Live Electric, disponible elle aussi en vinyle et CD. Et qui dit "Sloy" et "live", dit prestation du groupe à Nulle Part Ailleurs. On ne sait pas si celle-ci figurera au tracklisting de 95/99 Live Electric, mais on a au moins une certitude : ces cinq petites minutes sont un parfait résumé de tout ce qui faisait le charme de cet immense groupe qu'était Sloy.