Sacred Bones a sorti l'artillerie lourde pour rendre hommage à Black Sabbath
Considérée comme une sacrée annus horribilis en raison des disparitions combinées de Prince, David Bowie et Leonard Cohen, l'année 2016 n'a vraiment pas laissé que des bons souvenirs. En même temps, ce n'était qu'un avant-goût des 20 années à venir, vu le nombre de monstres sacrés qui approchent de la zone rouge, ou sont en plein dedans. Néanmoins, il n'est pas à exclure que l'année 2020 lui colle une sacrée race si le COVID-19 n'est pas contenu. On a déjà perdu Christophe, Mike Huckaby, Genesis P. Orridge, Gabi Delgado, Idir, Adam Schlesinger des Fountains of Wayne, Manu Dibango et Tony Allen, et vu comment la crise est gérée outre-Atlantique, comment ne pas craindre le pire ?
On se rassure en se disant qu'Ozzy Osbourne a les fonds disponibles pour se payer les meilleurs médecins, mais à 71 ans et avec une maladie de Parkinson qui gagne chaque jour du terrain, on n'aimerait pas que l'Anglais croise la route du coronavirus. On avait même un peu l'impression que son dernier album, Ordinary Man, avait des airs de testament - plutôt bien rédigé d'ailleurs.
Voilà pour la réflexion un peu glauque qui nous est venue quand Sacred Bones Records a publié vendredi sur Bandcamp What Is It That Stands Before Me?, une compilation qui célèbre le cinquantième anniversaire des deux premiers albums de Black Sabbath au travers de reprises réalisées par des artistes du label new-yorkais. Et pour l'occasion, on n'a pas fait appel aux seconds couteaux, mais bien aux artistes les plus essentiels et proéminents de la maison, qui se sont tous frottés avec un certain plaisir à l'exercice pourtant casse-gueule de la reprise de titres qui comptent parmi les plus essentiels et emblématiques du genre métal.
Comme d'habitude avec ce genre d'initiative, il y en a pour tous les goûts et la qualité peut être assez variable, même si à l'exception du groupe de post-punk ukrainien Molchat Doma qui se prend le tapis sur sa reprise de "Heaven and Hell", tout le monde s'en sort bien, et certains même avec les honneurs : on pense à Thou qui assène un "Supernaut" d'une lourdeur phénoménale, à Moon Duo qui parvient à nous faire voir "Planet Caravan" sous un jour plus lumineux, à Zola Jesus qui nous ferait presque oublier la version déchirante du regretté Charles Bradley ou à Uniform qui s'imposent en grands architectes du chaos sur "Symptom of the Universe".
La compilation se streame intégralement ci-dessous, et existe également en version physique - un double "purple vinyl" qui va faire de l'œil à pas mal de fans, en vente exclusive sur Bandcamp, mais dont la livraison n'interviendra qu'en septembre. Peu importe les délais, rendez-vous sur cette page pour passer à la caisse.