Riri is back, bitches ! Et faut pas l'emmerder, serait-on tenté d'ajouter. Celle qui avait fait la une des pages people en tant que punching ball de son jules de l'époque (l’inbitable Chris Brown) sort les poings à son tour et revient avec un clip violent et sans concession pour son nouveau single "Bitch Better Have My Money", qu’on a eu le temps de rincer allègrement depuis sa sortie il y a quelques semaines.
BadGalRiri n'a peur de rien et pour cause : pendant que Madonna galoche des gamins des deux sexes dans un squat de luxe avec ses amis celebs (et fait un flop), Rihanna continue d’affoler les compteurs – elle est aujourd'hui la première artiste à avoir vendu plus de 100 millions de singles.
A la vision de l'épopée sanguinaire de cette amazone vengeresse, les références se bousculent en même temps que les plans s'enchaînent sur fond de scénario incohérent : Gaga et son « Telephone » sont là (mais Riri n'a même pas besoin d’une sidekick comme la Queen Bey) ; Juliette Lewis aussi, tout droit sortie de Natural Born Killers, le cul vissé sur le siège passager de la muscle car, avec à l'arrière 3 punkettes à la Tank Girl que n'aurait pas renié Jamie Hewlett tandis que l'esprit de Tarantino souffle sur les braises.
Et si pour Madonna, c’est « time to die », les reines du Bilboard que sont Rihanna, Beyonce, Nicky Minaj, Lady Gaga, ou Taylor Swift sont déjà dans un autre registre, tout aussi efficace. Y’a pas à dire, celles-là ont bien appris les leçons de la Madone. Ce sont elles qui portent la culotte et elles le montrent. "Bitch Better Have My Money" est le dernier exemple en date de de l'onde choc Girl Powa dont dont les vagues déferlent ici et là : de « Run the World (Girls) » de Beyoncé à « Anaconda » de Minaj en passant par « Bad Girls » de M.I.A. ou même « Dark Horse » de Katy Perry ou « Chandelier » de Sia, elles ont décidé de joindre le geste à la parole et de nous montrer qu'elles dominent le monde (très masculin) de la Pop Culture par leurs voix puissantes, par leur twerks hypnotisants, leurs gros flingues ou tout simplement par la magie de leur féminité. Elles en sont les reines et dictent leurs lois.
Au travers de leurs clips sans concession, où les hommes sont inexistants ou réduits aux rôles de serviteurs, elles se revendiquent d'un nouveau féminisme où "bitch" est devenu le titre honorifique ultime. Exactement un demi siècle après Faster Pussycat Kill Kill de Russ Meyer, telle Tura Satana qui tuait les hommes à mains nues, Rihanna vient de nous balancer un uppercut en pleine mâchoire. Comme Mads Mikkelsen attaché à son fauteuil au milieu de sa villa, on assiste au hold-up impuissant et bouche bée. Pas le temps de réagir, la belle est déjà loin.