Pour la première fois de l'histoire, le numérique a rapporté davantage que le physique
La Fédération internationale de l'industrie phonographique est une entité dont on ne va pas remettre en cause la fiabilité. Bref, quand celle-ci nous annonce que pour la première fois de l'histoire, les revenus générés par le numérique ont dépassé ceux générés par la vente physique de musique, on la croit. Surtout qu'il y a un long rapport qui le confirme (entre autres choses), des fois que vous ne nous croiriez pas.
Par numérique, on entend ici les souscriptions aux services de streaming (qui pèsent 68 millions de dollars actuellement et dont les recettes ont quadruplé entre 2010 et 2015), les téléchargements légaux et la publicité générée par des sites comme YouTube - pour rappel le site de prédilection pour les jeunes en matière de consommation musicale. En gros, en 2015, le numérique a ainsi représenté 45 % des revenus de l'industrie, tandis que le physique ne pesait que 39 %.
L'autre bonne nouvelle, c'est que malgré le marasme dénoncé en permanence, l'industrie musicale peut, pour la première fois en à peu près 20 ans, annoncer une année 2015 qui se termine dans le vert. En effet, avec ses 15 milliards de recettes au cours de l'année écoulée, cela représente une augmentation de 3,2 %.
Après, tout cela est bien beau, mais malgré des chiffres encourageants, les artistes restent lésés. En effet, de l'aveu même de l'industrie, le plus gros problème à l'heure actuelle reste le fameux "value gap", à savoir la possibilité pour les artistes de monétiser décemment leur création sur les plateformes digitales, où leur présence s'apparente souvent à de la prostitution vu les faibles quantités d'argent qu'elles génèrent pour eux. Pour vous donner une petite idée de la misère vécue, il faut savoir qu'aujourd'hui, un stream sur un site comme Spotify rapporte à l'artiste entre 0,006 et 0,0084 dollar. Une situation ubuesque et désolante parfaitement résumée dans ce GIF animé.
Bref, ça va mieux, mais ça va pas super bien en fait.