Un jour le Wu-Tang Clan arrêtera de nous faire chier, et ce sera bien. Parce que oui, si le crew de Staten Island a écrit quelques unes des plus essentielles pages de l’histoire du hip hop et nous a fait longtemps bander, aujourd’hui son nom est synonyme de créativité en berne et d’énorme foutage de gueule – on se demande d’ailleurs comment il se trouve encore des programmateurs assez fous pour booker cette grosse bande de mecs foireux qui ne se déplacent plus qu'en nombre très limité. Bref, année après année, le Wu-Tang Clan s’amuse à détricoter sa légende et ça nous attriste autant que ça nous fait chier.
Et au milieu de ce gros bordel, il n’y en a vraiment plus qu’un pour vraiment maintenir un certain niveau de productivité et de qualité : Ghostface Killah. A 45 ans, Dennis Coles peut être fier du chemin parcouru. Avec le Wu évidemment, mais en solo également. Après un début de carrière en solo rendu possible par le génie d’un GZA qui transformait en or tout ce qu’il produisait, il a ensuite travaillé avec tous les producteurs qui ont compté (et aussi une belle tripotée d'inconnus) histoire d'aligner les albums d'une qualité absolument folle. S'en est suivi une petite période de passage à vide, avant que le bonhomme comprenne qu'il était temps de mettre son immense talent et son expérience au profit de projets où on l’attendait un peu moins – notamment en collaborant avec BadBadNotGood ou Adrian Younge.
Bref, à l'occasion de la sortie de Twelve Reasons to Die II, on a pioché dans sa kilométrique discographie en solo, en choisissant d'aller piocher dans ses meilleurs disques. Y'en a pour deux heures, mais y'a absolument rien à jeter!