Para One commence 2012 sur un faux départ

par Aurélien, le 2 janvier 2012

On aime bien Jean Baptiste De Laubier car malgré tout ce que sa musique subit depuis la fin de l'ère Institubes, il brûle toujours en lui la même passion et la même envie de laisser son empreinte sur la musique électronique. Là où on l'aime beaucoup moins par contre, c'est quand il se perd sur tout un tas de projets pas toujours recommandables ou se révèle incapable de justifier autrement la déception suscitée par son nouveau label Marble qu'en avançant le soi-disant caractère avant-gardiste des titres sortis. A écouter des choses comme ça, nous, on se dit que les arguments sont un peu légers...

Malgré tout cela, on attendait fébrilement d'écouter le Mother EP qui sort aujourd'hui sur son label. D'abord parce qu'il pourrait bien annoncer la couleur de son très attendu deuxième album à sortir au printemps prochain, et ensuite parce que c'est sa première sortie sous son propre nom en presque deux ans, mine de rien. Reprenant le caractère analo-buggé de ses plus récentes collaborations - et notamment celles avec l'excellent Das Glow ou le lourdingue Teki Latex - on ne peut s'empêcher de penser à l'écoute de ces trois titres que ce court format n'est qu'une version trop light du dernier opus de Mr. Oizo, sans cette touche morbide qui donnait toute sa valeur ajoutée à Stade 2.

Hermétique et sans réel relief malgré un casting sympatoche - Mr. Oizo justement pour remixer "Mother" mais aussi Surkin sur "Compute" - ce Mother EP ressemble un peu trop à un délire narcotique formidablement avorté et vide qui lorgne même vers la rave putassière made in Aix-en-Provence. Un comble en somme.



On n'est donc pas franchement confiants quant au retour prochain de Para One dans nos mange-disques, là où son Epiphanie, sa Naissance des Pieuvres et toutes ses collaborations du temps du double H alternatif continuent de les truster. Mais on est encore moins rassurés par l'apparition de cette photo qui laisse à croire que TTC préparerait un retour aux affaires après certains essais solo qui fleuraient bon la mauvaise blague... A suivre quand même. Et puis pour un peu se rassurer, on s'écoute ce mix publié par Para One il y a quelques minutes sur la page Soundcloud de Marble et qui réunit une belle brochette de légendes (Drexciya, Arpanet, Laurent Garnier, Joey Beltram, Autechre, Robert Hood ou Dopplereffekt) et qui laisse penser qu'avec de telles influences, Para One a quand même ce qu'il faut où il faut pour nous pondre un grand album.

Marble Mixtapes #4 : Para One - Hyperion Mix by Marble Music