Paco de Lucía est monté au ciel
Aujourd'hui l'astre solaire ne peut pas éclairer l'Espagne, un sombre voile recouvre le pays et des rivières de larmes coulent dans les rues. L'immense guitariste de flamenco, Francisco Sánchez Gómez, connu partout comme Paco de Lucía, vient de laisser sa dépouille humaine pour rejoindre le ciel des fixes. Le natif du sud de la péninsule laisse derrière lui une œuvre définitive, en particulier ses collaborations avec le chanteur météorique Camarón de la Isla. Dans ce puits sans fond creusé durant les années 1970, on pourra toujours trouver la fraîcheur d'histoires simples et graves, la pureté d'une voix et d'un instrument. Tenant de l'orthodoxie, attiré par les mélanges pop (concerts en grande pompe à San Francisco avec des jazzmen, grattouille chez Bryan Adams), Paco de Lucía représenta le génie d'un art, ainsi que toutes les contradictions découlant de la volonté de le faire découvrir. Il a passé les dernières années de sa vie muet de ses doigts, à s'occuper de sa famille. Des bougies et des pensées peuvent s'enflammer en souvenir du grand homme, des oreilles doivent réécouter avec attention "A Los Santos Del Cielo".