On découvre en exclusivité la désarmante beauté du nouvel album de Jesus Is My Son
Infatigable agitateur de nos timelines avec ses blagues à la con, troll gentil et pilier de comptoir au Café Central, Vincent Faidherbe (aka Vincent Zabladowski) est du genre bien visible dans le petit milieu pas trop consanguin de l'alternatif bruxellois. Et s'il est assez fort pour balancer de la vanne débile au kilomètre, on l'entend un peu moins parler de son label Cheap Satanism Records sur les internets. Pourtant il a par le passé accueilli de très chouettes disques de Keiki, Joy As Toy ou Vitas Guerulaïtis.
Si le rythme des sorties est un peu plus anarchique que par le passé, on ne peut pas dire que la qualité ne soit pas ou plus au rendez-vous, comme on peut le constater avec ce nouvel album de Jesus Is My Son, projet du guitariste Grégory Duby - qu'on a notamment croisé au sein de k-branding. Faisant suite au très bon Faust et l'Enfer de Dante sorti l'année dernière sur Cheap Satanism, Jesus Is My Son reprend son bâton de pèlerin pour faire "parler le silence des mélodies", en se plaçant sur un créneau qui le voit autant emprunter à la profonde mélancolie d'un Matt Elliott époque Drinking Songs qu'aux passionnantes divagations slowcore d'un groupe comme Low.
Vous pourriez vous penser qu'on est en train de vous survendre le bazar avec des références qui en mettent plein les mirettes, pourtant pour avoir pu nous familiariser avec cette nouvelle bestiole du nom de Tout a une fin (même l'amour), on peut vous garantir que l'on tient là un disque d'une désarmante sincérité, et qui voit le projet Jesus Is My Son franchir un nouveau palier, notamment en terme de sensibilité.
En plus d'être allé un paquet de fois au bout de ce disque, on a aussi été assez fous pour lire dans son intégralité le communiqué de presse, qui nous explique comment Tout a une fin (même l'amour), qui boucle une trilogie entamée en 2016 avec SOLAH#2, "s'intéresse à la solitude qui existe dans une relation, inhérente à cette absence de certitude et la peur de l'échec, en même temps qu'il met l'accent sur la capacité de l'amour à illuminer des instants grâce à l'insouciante confiance qu'il insuffle." Et c'est vrai que sans dire un mot, en laissant parler les pauses et les interstices, en jouant sur le non-dit et le clair-obscur, Grégory Duby pond la B.O. parfaite de ces relations amoureuses qui, bien qu'heureuses et paisibles, connaissent forcément leur lot de doutes et de déceptions.
La release party de Tout a une fin (même l'amour) aura lieu ce mercredi 28/03 au Sterput à Bruxelles.