On a perdu le soldat Rascal
Bon, ce n'est pas comme si on attendait encore monts et merveilles de la part de Dizzee Rascal. Mais voilà, quand un artiste vous a livré un album comme Boy in da Corner, toute votre vie vous attendrez comme un couillon qu'il réédite cet exploit. Un peu comme on a attendu de The Streets qu'il nous refasse le coup d'Original Pirate Material. En vain.
Dans le cas de Dizzee Rascal, depuis l'affreux Tongue n' Cheek en 2009, on a vu l'Anglais se faire autant plaisir que nous faire peur. Avec le premier single de son nouvel album, rehaussé des présences des sudistes Bun B et Trae, on pensait assister à un retour à des sonorités un peu plus street et crasseuses. Pas de bol pour nous: le second single, featuring Robbie Williams, revenait sur des terrains de jeux pop et radio-friendly, sans pour autant être inécoutable. Mais avec le tracklisting et la liste des collaborateurs de The Fifth, attendu pour le 1er juillet, on a carrément abandonné l'idée de voir le emcee londonien nous faire encore rêver. Parce que quand vous vos offrez les servcies vocaux de Will.I.Am, Tinie Tempah, Sean Kingston, Calvin Harris ou Jessie J, et des chansons sur lesquelles se sont penchés Warren « Oak » Felder (Chris Brown, Ginuwine, Alicia Keys), Jean-Baptiste Kouame (Fergie, Nicki Minaj) ou RedOne (Lady Gaga, One Direction, Mylène Farmer) on peut craindre le pire – et se dire que ce disque se vendra par camions entiers, également.
Le constat est d'autant plus déprimant que pour la couverture de The Fifth, Dizzee Rascal utilise une fois de plus la police qui l'avait rendu célèbre sur Boy in Da Corner. Sauf que sur ce cinquième album, l'Anglais n'inspire plus le respect mais nous fait par bien poiler avec sa pose de nouveau riche qui a amassé un max de fric.
Allez, on a bien mérité un petit "Just a Rascal" pour se remettre.