On a fait notre petit marché dans les 367 lives publiés par le Roadburn
Nous avions nos billets, nous étions chauds comme des bulex. Aujourd'hui, nous aurions dû être en route pour Tilburg et nous atomiser les oreilles pendant 4 jours d'un Roadburn qui s'annonçait dantesque. Parce qu'un pangolin en a décidé autrement, nous voilà réduits à errer sur les internets à la recherche d'une maigre consolation. Pour nous remonter le moral, le Roadburn sort l'artillerie lourde : en collaboration avec la plateforme de streaming néerlandaise 3voor12, le festival balance 367 captations audio de concerts enregistrés depuis 2012. Le catalogue s'étend sur 41 pages et il y a vraiment de quoi garder les enfants calmes jusqu'à la réouverture des écoles.
Si, toutefois, vous avez encore un semblant de vie et que vous ne vous sentez pas d'attaque pour vous enfiler plus de 400 heures de doom, de black metal, de stoner rock, de kraut et de sludge, on vous a fait une petite sélection 100% subjective, pour votre plus grand bonheur et celui de vos voisins.
2014 : Yob - The Great Cessation
Quand Yob débarque à Tilburg en 2014 pour jouer l'album The Great Cessation en intégralité, le groupe d'Eugene jouit déjà du statut de chouchous du public. Mais c'est après ce concert-là précisément que la bande à Mike Scheidt passera au stade de dieux vivants.
2012 : Gnod
Gnod a joué tellement souvent au Roadburn qu'on a arrêté de compter quand on n'avait plus assez de doigts (l'autre main tenait une bière). Ce set de 2012 dans un Patronaat surchauffé est également entré dans la légende. Le collectif de Manchester y déballe ce qu'il fait de mieux : une noise hypnotique jouée sans la moindre retenue.
2016 : Buried At Sea
Buried At Sea n'a jamais été très généreux en matière de concerts. Quelques albums et démos cultes, une réputation pas vraiment usurpée de "groupe le plus heavy de tous les temps" et un solide mur de son à goûter sur scène. Verdict : ça le fait à mort.
2018 : Minami Deutsch
Parce que le Roadburn n'est pas réservé aux bûcherons, le krautrock y a toujours occupé une place de choix, histoire de s'alléger les épaules le temps d'un set plus aérien. Dans ce registre, difficile d'offrir mieux que les Japonais de Minami Deutsch.
2019 : Thou
Lorsque Thou revient au Roadburn en 2019, le groupe sludge originaire de Louisiane traîne derrière lui rien de moins que 4 EP et un album sortis au cours des douze derniers mois. Cet excédant de bagages va être généreusement déversé sur la tronche du public. La même année, le groupe s'est d'ailleurs offert le luxe d'un set acoustique.
2017 : Hedvig Mollestad Trio
Les rares privilégiés qui ont pu assister au set du trio emmené par la guitariste norvégienne Hedvig Mollestad Thomassen, alors enceinte jusqu'aux dents, ne s'en sont toujours pas remis : un concert de folie, entre stoner, prog et krautrock. De mémoire de Roadburner, on n'avait jamais autant dansé sur des solos de guitare. Et même les plus païens d'entre nous ont prié pour qu'elle ne perde pas les eaux sur scène.
2014 : Inter Arma
En 2014, Inter Arma vient d'exploser aux oreilles du monde entier avec son chef d'œuvre Sky Burial. Le groupe a la lourde tâche de clôturer l'affiche, le dimanche, après quatre jours à se faire ramoner les tympans. Défi relevé avec brio. L'Europe découvre alors une sulfureuse machine de guerre en live.
2016 : Mispyrming
On ne sait toujours ni comment écrire leur nom, ni comment le prononcer. Mais ce qui est sûr, c'est qu'en 2016, Mispyrming a remis l'Islande au centre de la carte mondiale du black metal.
2016 : Dark Buddha Rising
Les cousins finlandais d'Oranssi Pazuzu ont toujours été un sacré phénomène en live. Le set de 2016 les révèle au top de leur forme : répétitifs, lourds, grinçants. Oui, drone, kraut et black metal font un sacré bon ménage à trois.
2013 : Amenra
Encore eux ? Eh oui. Ce n'est pas du chauvinisme, mais on n'a pas souvenir d'un concert d'Amenra qui ne nous ait pas laissés KO. Celui de 2013 au Roadburn en est une nouvelle preuve.
La race qu'on va s'y mettre en 2021.