Oh! Z'ai cru voir un Rone-minet...
On vous parlait il y a quelques jours de la très modeste contribution de Rone sur le In D Remixed de son pote Arandel... sans même parler de sa plus que fantastique contribution apportée à sa propre discographie un mois plus tôt! Un regrettable oubli qu'il convient à GMD de réparer sans plus tarder.
Car si Rone n'est certainement pas la personnalité la plus médiatisée de la scène techno française (à l'inverse de son boss Agoria dont on a pas fini de parler cette année), il n'en reste pas moins sa facette la plus cotonneuse. Ainsi, après un Spanish Breakfast charnel en diable il y a déjà trois ans, le bonhomme fraîchement implanté à Berlin n'a eu cesse de nous promettre un second album. Celui-ci n'est pas encore prêt mais pour patienter, il nous propose en guise d'apéro un EP trois titres, So So So EP (qui sort comme d'hab' chez InFiné), et qui réussit à concentrer en l'espace de quinze minutes de musique tout autant de grâce et de sensualité que Spanish Breakfast le faisait en un peu moins d'une heure. Et ce n'était pas gagné.
Difficile en effet de ne pas chavirer au son du morceau éponyme qui ouvre l'EP, dont la progression n'est pas sans rappeler un certain Richard D. James et son "Heliosphan". Aussi, est-ce normal de se sentir aussi bien quand le piano vient rompre cette première montée absolument folle? Allez, on vous fait écouter ça avec le clip du studio Fünf pour que la fête soit encore plus folle...
A noter aussi que le Soundcloud du bonhomme renferme également une version live jamais parue du morceau et pas franchement piquée des hannetons:
Rone - So So So (Exclusive live recording) [Unreleased 2011] by Rone
C'est a "Nakt" et "Planet Zoo" qu'incombera la lourde tâche de venir succéder à ce single pire qu'évident. Mais là encore, tandis que les triolets mystiques de "Nakt" nous sortent le grand jeu, nous laissant tout juste le temps de craquer une allumette dont l'écho va nous rythmer jusqu'aux confins du cosmos, "Planet Zoo" va venir intelligemment recycler le clavier de "Belleville", pour nous couler dans une mélodie affreusement géniale, mélancolique à fond les ballons. Le stuck on repeat est assuré, et s'il nous éloigne du dancefloor un instant ce n'est que pour mieux nous faire savourer cet instant de délicieuse solitude, une bière à la main, à se balader sur les quais de Seine un soir d'été particulièrement doux.
La vérité c'est que ces trois titres, si parfaits et si beaux soient ils, ne suffiront jamais à nous rassasier tant Rone est un oiseau rare, aussi attachant qu'un vieux pote a qui on n'a jamais eu grand chose à reprocher. Alors en attendant que son second album sorte enfin, checkez un peu les clubs près de chez vous dans lesquels il passe, ça ne peut qu'être un grand moment. D'ici là, So So So risque bien de compter parmi vos meilleurs compagnons musicaux de l'été !