Oathbreaker, nouvelle preuve que nul n'est prophète en son pays
Si on n'a aucun mal à placer Oathbreaker dans la catégorie des musiques 'dures' ou 'extrêmes', on note que le groupe tape dans un style qu'on pourra difficilement définir. La seule chose fiable sur laquelle on peut se baser, c'est que Deathwish (le label géré par Jacob Bannon de Converge et qui compte dans ses rangs Birds In Row, Deafheaven ou encore Touché Amoré) leur fait confiance et que partant de là, tout le monde devrait faire pareil. À commencer par la Belgique, où le groupe gantois n'est pas vraiment considéré avec les égards dus à son rang, que ce soit dans les cercles hardcore et (post-) (black) metal ou dans une presse moins généraliste qui ne manque jamais de s'emballer pour le moindre groupe pop-folk tout pourri qui a un demi-single à vendre à Pure FM.
Vu les premiers indices laissés ci-dessous, vous l'aurez compris : dire qu'Oathbreaker ne fait pas dans la dentelle relève de l'euphémisme. L'univers est sombre, violent et extrêmement lourd. Les compositions sont d'une intensité rare et la tension, palpable, est renforcée par le chant de Caro Tangle, qui alterne entre voix claire et hurlements, et offre une alternative intéressante à un genre parfois trop fixé dans ses propres codes. Un décloisonnement qui laisse passer une inquiétante énergie qu'on pourrait croire humaine et donc fragile, mais qui ne fait au final pas de quartiers. Mais ce qui fait vraiment la force de cette musique réside dans la confrontation des styles évoqués plus haut. Ces références sont justes et pourtant, aucune n'est suffisante pour délimiter la puissance d'Oathbreaker.
Ce qui nous fait dire que la musique du groupe ne doit pas souffrir d'une catégorisation et Rheia est là pour nous le rappeler. Conçu, mixé et masterisé aux côtés de Jack Shirley (l'homme derrière l'excellent Sunbather de Deafheaven), l'album pousse encore un peu plus loin ce qui avait été entrepris sur Maelstrom (2011) et ErosIEnteros (2013). Pour le moment, seulement 4 morceaux de Rheia sont proposés sur leur Bandcamp - l'album complet sortira le 30 septembre sur Deathwish et est en précommande par ici. Le groupe tournera dans un premier temps aux États-Unis avant de venir distribuer un bon paquet de mandales sur le territoire belge, en commençant par une date le 6 novembre au Vooruit à Gand en compagnie des compatriotes de CHVE (le projet solo du chanteur d'Amen Ra) et d'Orphan Swords - la présence des deux électroniciens témoign, à suivre de toute urgence.