Matthew Herbert à la ferme
Matthew Herbert a toujours été un personnage un peu bizarre : il joue ses lives en peignoir, gave sa micro-house de sons environnementaux tout ce qu’il y a de plus freak et reste malgré tout l’un des producteurs les plus doués de sa génération. Ceux qui ont suivi la série One – entamée par One One puis One Club - savent que la trilogie doit maintenant toucher à sa fin. Annoncé pour fin 2010, l’épilogue vient seulement d’être annoncé, mais on peut dire que le concept méritait un léger retard. Intitulé One Pig, ce dernier volet recompose les différentes étapes de la vie d’un porc de sa naissance à son funeste destin en abattoir. Pour ce faire Mathhew Herbert a suivi la croissance d’un porc en élevage, récoltant ainsi un maximum de samples liés à celui-ci. Cette banque de sons constitue, vous vous en doutez, la seule source sonore de One Pig – cependant on connait assez les talents du sieur Herbert pour transfigurer cet amas de sonorités en véritable mini-orchestre.
Seul ombre au tableau, une organisation de défense des animaux s’est dressée contre les enregistrements du porc au moment de sa mise à mort, jugeant que « personne, avec un vrai talent ou de la créativité, n’avait besoin de blesser des animaux pour attirer l’attention ». Pour celui qui considérait l’étape de l’abattoir comme « le point culminant dans la compréhension de cette vie » il faudra revoir ses plans, à moins que One Pig contienne finalement ce passage. En effet aucune information n’a filtré au sujet de la décision définitive.
Comme Matthew Herbert a voulu jouer pleinement la carte de l’exhaustivité, chaque titre de One Pig est une date dans la vie du porcidé, et si vous voulez vraiment vous lier à son histoire, sachez qu’un blog retranscrit le parcours intégral du bestiau. Pour le reste, le disque sortira le 10 octobre sur son propre label, Accidental. Groin !