Maes Bird met joliment en musique et en images les angoisses de la génération des perdants magnifiques
Le constat n'est pas nouveau: cette fin de décennie 2010 est celle de l'explosion tous azimuts des formes du rap. Maes Bird n'a rien en rayon pour plaire à ta petite soeur de 15 ans qui aime mettre des filtres lapin sur Snapchat. Par contre, si toi aussi tu sens le temps filer à toute vitesse et le goût amer dans la bouche d'une vie dont tu n'as jamais vraiment rêvé, alors le garçon a de quoi faire couler des larmes chaudes sur ton visage.
Dans "Néant sous néon", Maes Bird capture les angoisses et les regrets de la post-trentaine tertiarisée, dans un déluges de formules et d'émotions à glacer le sang. Le morceau est porté par un court-métrage à la réalisation nerveuse qui met en scène une soirée en boîte entre collègues. L'occasion pour le protagoniste de voir sa vie et toutes ses potentialités défiler.
Avec un flow proche du spoken word et sur une instrumentation synthwave aux éclats brillants, les mots du emcee font mouche : "J'transpire la loose, les heures sup, et les nuits d'célibat". Ayant roulé sa bosse dans le rap depuis plus de 15 ans, le résident de l'Oise est également à la réalisation de ce double-clip, dont la suite, "In extremis", sera publiée ce 2 octobre. Une initiative en forme de dernier espoir pour l'auteur : "S'il ne se passe rien après la sortie des 2 clips, il est fort probable que j'arrête. J'ai plus d'oseille à lâcher pour des projets musique." Alors faisons en sorte que Maes Bird puisse continuer d'exprimer longtemps les pensées profondes de cette génération de perdants magnifiques.