Dans un rap qui se mondialise, les rappeurs continuent de défendre crânement leur appartenance à leur ville, mais beaucoup mettent tellement de soin à se conformer à un cahier des charges taillé sur mesure pour l'économie du stream qu'il en devient difficile de dire si on doit les associer à la Bay Area, Atlanta ou Chattanooga. Berceau du rap, New York a longtemps été associé à un son, à des personnalités qui en devenaient les ambassadeurs, les figures tutélaires. C'est moins le cas aujourd'hui, à l'époque de ces albums où tout le monde invite tout le monde, et où les individualités locales se diluent dans le grand bouillon du rap de l'internet.
Mais s'il reste bien un MC qui respire la Big Apple, c'est Wiki. Déjà à l'époque de son groupe Ratking, la pochette de l'album pour XL Recordings ne laissait planer aucun doute sur l'amour qu'il portait à sa ville natale. Une flamme qu'il déclarait ensuite sur son premier album solo, No Mountains in Manhattan. En attendant plus d'informations sur son successeur, le gars nous sert déjà ce qui pourrait bien en être le premier extrait. Paradoxalement, il s'offre une production d'un Californien, en l'occurrence Madlib, mais non sans référencer New York en se définissant comme le mélange de deux héros de la ville : "I'm Tito Puente mixed with Big Daddy Kane." Le NY State of Mind comme on l'aime.