Loyle Carner compte bien rester le gendre idéal du rap anglais
Loyle Carner est propre sur lui. Loyle Carner est généreux dans l'effort. Loyle Carner est touchant quand il fait à manger à des gamins atteints, comme lui, d'un trouble du déficit de l'attention. Loyle Carner a une classe folle quand il prend la pose pour vendre des parfums Yves Saint Laurent. Loyle Carner n'est pas une racaille. Loyle Carner raconte de belles histoires avec un vocabulaire extrêmement riche et sans se sentir obligé de placer un adlib, un gros mot, une référence aux orifices anaux de la concurrence toutes les trois lignes.
Vous avez compris où on veut en venir : bien qu'issu des classes populaires de Manchester, Loyle Carner est à peu près tout ce que le vilain rap "de cités" n'incarne pas, et dans ce créneau où on peut vite passer pour un lapin de neuf jours ou les cousins attardés de Bigflo & Oli, l'Anglais excelle avec un rap finaud et racé qui capte bien un certain air du temps malgré un style de production plus proche de DJ Premier que de Metro Boomin.
Alors que toutes les dates de sa tournée printanière affichent déjà sold out (en même temps il a décidé de jouer dans des salles bien trop petites pour lui), Loyle Carner prépare la mise en orbite de son second album. Un successeur de Yesterday's Gone qui devrait autant cartonner chez les auditeurs de France Inter que chez les lecteurs de The Fader si le reste est à l'image de "You Don't Know", second extrait imparable d'un disque qui sortira dans les mois qui viennent.