LINE toujours au dessus de la mêlée ambient
Comme vous le savez, dans la vraie vie, les rédacteurs de votre webzine préféré mènent des trains d’enfer. Raison pour laquelle on n’a pas toujours l’opportunité de vous parler de tout. Quoiqu’il en soit, et malgré notre temps réduit, on met un point d’honneur à suivre les pérégrinations très sérieuses du label L-NE. Logique finalement puisque le label demeure la plus grande vitrine des musiques minimalistes (et le terme est loin d’être usurpé ici). Un amour jamais démenti qui nous pousse à suivre absolument tout ce qui provient de la structure de Richard Chartier. Que ce soit via des dossiers, des news ou des chroniques, on voudrait que chacun d’entre vous pose une fois l’oreille sur une plaque du label et, mieux encore, finisse par aimer comme nous cette musique si difficile à partager.
Cette news aux allures de déclarations d’intention tient autant de la mini-chronique que de l’annonce un brin tapageuse. Premièrement, on voudrait vous attirer dans le sillon des deux dernières sorties du label, ça vaut une fois de plus le coup. Avec Recurrence, Richard Chartier sort un énième disque en forme de démonstration sonore : un va-et-vient interminable d’ondes sinusoïdales et d’infrabasses coquines qui sursaute ici et là dans des nuages d’ondes electronica. Une bulle sonore dans laquelle se lover innocemment, le temps de deux pistes (une de vingt minutes et l’autre…de cinquante minutes). On se dit que Richard Chartier ne saurait finalement jamais décevoir, que son art de la superposition jusqu’à frôler le statisme se déguste avec saveur sans jamais véritablement percer le mystère total du son. Une course contre l’infini sans cesse remise à zéro, disque après disque.
Les oreilles plus « conventionnelles » préféreront peut-être la nouvelle œuvre d’un autre grand de l’ambient, Lawrence English. Sauf que cette fois, Lawrence English se mesure à feu John Cage, du moins dans l’inspiration de son œuvre, pour composer ce For/Not For John Cage. Un récital drone/ambient poli et bien ordonné, peut-être trop quand on connait la force de composition de l’Australien. Il n’empêche que du Lawrence English, même moyen, demeure deux crans au dessus de la mêlée ambient proutisante que vous entendrez à tous les coins de rue.
Enfin, et c’était d’abord le propos avant de nous répandre comme des cons, L-NE vient surtout d’annoncer la sortie de deux nouveaux disques, dont une collaboration entre Richard Chartier + William Basinski. Bref, c’est Beyoncé qui rencontre Madonna, Pelé qui sodomise Messi. Une rencontre (pour la deuxième fois) au plus haut niveau de la stratosphère ambient pour une unique piste de quarante minutes. Cela s’appelle Aurora Liminalis, ça sort le 14 février prochain, et pour l’avoir écouté en entier seulement une seule fois, c’est un must-have délicat. Voilà de quoi tuer le temps avec ce froid qui caille dehors.