Lianne La Havas s'apprête (enfin) à lâcher la bombe nu-soul que l'on attend d'elle
Notre amour pour Lianne La Havas a toujours été teinté d’un petit regret avec son premier album Blood : celui de ne pas voir l’artiste s’affranchir de certains codes qui dictent la composition de ses productions en les rendant parfois convenues ou, pire encore, ennuyeuses. Certes, quand on donne dans le R&B alternatif, il est peut-être très cool de voir son disque se faire classer par Spotify dans la playlist « Soultronic » au vu des noms qu’elle rassemble, mais reconnaissons tout de même qu’il ne s’agit là que de noms, eux aussi, parfois bien chiants.
On a donc toujours souhaité que l’Anglaise se lance enfin à cœur perdu dans la veine indie folk, brute et sincère, avec laquelle elle a toujours fricotée derrière toutes ses sonorités vaporeuses numériques. L’excellent live de « Say a Little Prayer » avait d'ailleurs confirmé ces intuitions. À défaut d’être hype, Lianne La Havas avait ainsi révélé qu’elle cachait, dans sa technique vocale et dans son approche de la musique, une profondeur ainsi qu’une intensité d’émotions dignes des grands artistes. Il ne lui restait plus qu’à produire une œuvre authentique, loin des arrière-fonds sonores que tu peux entendre au Zara du coin, quand tu vas t'acheter de fausses Balenciaga (ouais, on t'a capté).
Et c’est maintenant chose faite : les trois singles de son nouvel album Lianne La Havas, à paraitre ce 17 juillet, tombent comme une révélation : de l’assise langoureuse de « Paper Thin » aux battements amoureux de « Can’t Fight », sans oublier la fierté soul qu’avait ramenée en éclaireur « Bittersweet », nous sommes presque persuadés que Lianne La Havas s’apprête à sortir une bombe de classique. Elle peut déjà se targuer d'avoir délivré trois incroyables pépites.
Et s’il fallait encore se convaincre de la classe dont la dame se pare, son tout récent live en confinement pour le Tiny Desk a mis des trémas sur les « i ».