Les visées expansionnistes de Pitchfork se matérialisent
Les qualités de vibration des images composées de pixels ont tendance à solliciter abusivement l'hémisphère droit du cerveau qui, en conséquence, n'est plus capable d'occuper son rôle d'avertisseur avisé de l'hémisphère gauche, celui qui dirige. L'existence d'une deuxième dimension vibratoire, par la possibilité de changer infiniment ces images par simple clic sur internet, crée une boucle d'enfermement et d'auto-excitation qui tue lentement le système nerveux central et rend les humains ineptes et inaptes.
C'est peut-être pour ces raisons que Pitchfork a décidé de calmer un peu l'état d'inflammation des boîtes crâniennes musicales en promettant deux publications tendant vers la lenteur et le signe imprimé. Il y a d'abord Pitchfork Weekly, une app iOS qui donne au lecteur un contenu hebdomadaire mieux balisé et un peu plus fouillé que ce qui déroule frénétiquement sur le site internet, le tout accompagné d'un podcast made in Pitchfork qui peut se streamer pendant la lecture du contenu.
Ensuite il y aura un magazine papier appelé Pitchfork Review, disponible quatre fois par an par abonnement et dans quelques kiosques impitoyablement sélectionnés. Ce magazine aura l'ambition d'être tellement beau et intelligent que le lecteur sera forcé de le "garder dans sa bibliothèque." Peut-être que nos synapses ne seront pas sauvées mais cela va augmenter un max les rentrées d'argent dans les bureaux de Chicago grâce aux annonceurs et ça permettra au grand-maître Ryan Schreiber de regarder d'encore un peu plus haut le monde et tout le monde.