Les Siestes Electroniques vont faire leur révolution à Nogent-Sur-Marne
C'est l'extension d'un projet qu'on soutient à fond parce qu'il représente tout ce qu'on aime dans l'action culturelle et la conception de festival de musique : les Siestes Electroniques, dont on vous présentait en détail le projet il y a peu, poursuivent leur aventure hors de Toulouse. C'est Nogent-Sur-Marne, près de Paris, qui accueillera sa première édition des Siestes les 7 et 8 septembre 2019.
L'esprit qui anime ce projet est très similaire à celui qui souffle sur Toulouse le dernier week-end de juin depuis de nombreuses années : un espace naturel sert de cadre à une gigantesque session d'écoute, sans autre limite que la découverte et l'authenticité. Et on peut dire que pour une première édition, le collectif des Siestes a mis le paquet pour que la complémentarité et la qualité soient au cœur de l'expérience proposée au public.
La qualité, parce que le week-end des Siestes, ce n'est jamais une foule d'artistes qui viennent boucher les trous d'une programmation démagogue. Seuls six concerts auront lieu sur deux jours : cela peut sembler peu, mais cette programmation est à prendre comme un menu de restaurant étoilé. L'absence de quantité résonne avec la complémentarité des sessions et la finesse de l'écoute qui sera recommandée.
À cette idée qui nourrit la programmation s'en ajoute une autre, tout aussi à contre-courant de ce que les festivals proposent aujourd'hui et peut-être la partie la plus excitante de ce projet : ce ne sont pas des artistes qui sont programmés aux Siestes à Nogent. Contrairement aux affiches de 95% des festivals de musique en 2019, celle-ci ne présentera que des collectifs. Ce principe, qui a tout du délire de la fine bouche de l'extérieur, est en réalité ce qui colle au plus près de la réalité des artistes. Personne ne fait de musique seul, et il est très rare qu'on laisse à un collectif l'occasion de s'exprimer en tant que tel sur une scène, qui plus est sous deux versions différentes, puisque chacun d'eux proposera un projet le samedi et un le dimanche. De quoi rendre aux artistes la liberté qui leur revient.
Qui retrouvera-t-on les 7 et 8 septembre à Nogent ?
Le Collectif Sin : formé à Paris en 2010, il propose un voyage intergalactique dans un soundsystem fait maison. Inspiré de la pop comme des formules collectives des rave parties anglaises des 90's, le collectif proposera une aventure home-made au coeur de la forêt. Loin d'être plébiscité tel quel en festival ou dans l'organisation de soirées, il renferme pourtant des artistes célèbres, comme Flavien Berger ou Gaspard Claus.
Le collectif Young Echo : fondé en 2010, Young Echo est un collectif et label composé de onze artistes originaires ou vivant à Bristol et dont les têtes de gondole se nomment Kahn, Neek ou Vessel. Capables de s'illustrer dans tout ce qui touche de près ou de loin à la bass music, du dub(step) au grime, de l'ambient à la techno, ils nous prévoient deux concerts aussi sombres qu'exigeants.
Le label Halcyon Veil : fondé en 2015, ce collectif est plus jeune, mais pas moins incisif que les deux autres. Face à une musique électronique qui oublie parfois l'underground dont elle est à l'origine, Rabit et ses collègues la rappellent à ses excentricités les plus pures.
Pour rappel, Nogent n'est qu'à 30 minutes de Paris, et on espère vous y croiser pour cette programmation sur laquelle on aura l'occasion de revenir plus en détail d'ici là.