MIKE
Tears Of Joy
Désormais moins confidentiel, mais toujours attaché à sa discrétion, le Californien Michael Bonema continue de tracer sa route, et non sans classe. Jamais loin de Earl Sweatshirt, mais plus proche spirituellement de rookies comme MAVI et Navy Blue, MIKE travaille tel un artisan son rap introspectif et vide de refrains, à contre-courant d'une west coast surtout connue pour sa funk de gangsters et ses personnages hauts en couleur. Loin de l'obscurité tumultueuse de War In My Pen, c'est un MIKE plus éclairé que l'on retrouve sur Tears Of Joy et qui choisit d'embrasser le soleil de ses samples dans un nouveau puzzle de maux et de pensées dont l'écoute ne permet pas d'être tout à fait certains de comprendre tout ce qu'il s'y passe. On comprend par contre très vite que ce nouvel album a davantage valeur de carnet de notes dans lequel le moindre espace est capté pour y broder un moment de vie, un souvenir, ou une réflexion. Le disque donne le sentiment de n'être qu'un voyeur au milieu de ce chaos organisé ; Tears Of Joy est une fenêtre de plus que son auteur ne concède qu'à ouvrir sur lui-même, et qui lui permet d'évacuer son mal-être sans perdre son goût pour l'expérimentation. Encore un bien bel album, même s'il pose à nouveau cette sempiternelle question : est-ce pour nous ou pour sa rémission que MIKE continue de sortir des disques ?
Morceau de choix : www.youtube.com/watch