Et la musique perd l'un de ses plus vaillants soldats... La funeste nouvelle a été dévoilée sur la page Facebook du groupe Motörhead cette nuit, laissant une saloperie d'amertume dans le coeur de tous les rockeurs de la planète Terre. Ian Fraser "Lemmy" Kilmister nous a donc quitté à l'âge de 70 ans des suites d'un cancer foutrement malveillant : "There is no easy way to say this... our mighty, noble friend Lemmy passed away today after a short battle with an extremely aggressive cancer. He has learnt of the disease on December 26th".
Né en 1945 à Stoke-On-Trent, le Britannique a certainement mené une des vies les plus rock n' roll de l'histoire du rock n' roll. Roadie de Jimi Hendrix, le déjà chevelu Lemmy intègre au début des années 70 en tant que bassiste et chanteur le célèbre groupe de space-rock Hawkwind, sorte de tribu cosmique aux illustres représentations. C'est d'ailleurs en s'inspirant d'un titre de Hawkwind et après son éviction (pour utilisation de "mauvaises drogues") qu'il décide de former Motörhead, turbulent et assourdissant trio toujours en activité jusqu'à ces jours sombres.
La suite, on la connaît : une bonne poignée d'albums tout simplement légendaires et indispensables - on pense notamment au tiercé gagnant Overkill (1979), Bomber (1979) et Ace Of Spades (1980) - et une image sale et agressive ont fait entrer Lemmy et sa bande dans l'histoire.
Alors Lemmy qui s'en va, c'est un peu comme si Keith Richards nous quittait. Merde, on pensait ce type invincible. Véritable mystère pour tout bon scientifique ou médecin, l'homme s'enfilait en effet sa bouteille quotidienne de whisky (il faut bien se désaltérer) et a sans aucun doute vu passer sous son nez un bon paquet de dope, même si selon ses dires celle-ci n'avait pas toujours effet sur le grand gaillard qu'il était. Sa longévité, il la devait selon lui à son dégoût de l'héroïne. Amateur et grand consommateur de femmes, passionné par la Seconde Guerre mondiale, Lemmy a ainsi brossé et poli, année après année et méfait après méfait, un personnage contradictoire, attachant et déconcertant.
Aujourd'hui, c'est donc toute la sphère musicale qui est endeuillée. Les hommages commencent déjà à affluer. Pour cela, rien de plus simple : "Please... play Motörhead loud, play Hawkwind loud, play Lemmy's music LOUD. Have a drink or few. Share stories". Voilà, Lemmy s'en est allé quelques jours seulement après Noël, mais il laisse derrière lui, pour qui saura être curieux, une musique intemporelle, puissante et indocile. Dieu aussi a droit à son cadeau.
Ian "Lemmy" Kilmister
1945 - 1975
Born to lose, lived to win.