Huit ans, c'est plus qu'une longue période : c'est un trait d'union entre une adolescence qui fane et une parenté qui éclot. C'est aussi le temps qui nous sépare de la parution de Passion, le deuxième et dernier album en date de Para One. Un disque qui figure toujours parmi nos summer favorites, de ceux qu'on choisit systématiquement lorsqu'il s'agit de manger du bitume avec sa Clio pour aller voir la mer, avec sa sensibilité pop du futur et cet esthétique toujours aussi impeccable presque une décade plus tard.
Depuis par contre, on peut dire que les apparitions se sont méritées : une signature chez Ed Banger qui a débouché sur une seule sortie (le maxi Elevation avec notamment sa relecture incroyable signée Todd Edwards), la bande originale de Bande de filles et ses thèmes à la Steve Reich, ou sa participation ponctuelle au très beau disque de Meryem Aboulouafa en mai dernier - en attendant, semble-t-il, de l'entendre sur le prochain disque de Bonnie Banane dans quelques semaines. Et à quelques remixes près, c'est a peu près tout.
Pour le coup, on a même eu le sentiment que le bonhomme s'épanouissait davantage comme pousse disques sur l'antenne de Rinse France, offrant une belle série de mixtapes très qualitatives à réécouter sur son Soundcloud - celle dédiée à Drexciya est passionnante.
Ce silence, "Yret" vient d'y mettre fin, le temps de six minutes d'un violon qui galope sur des synthétiseurs hoquetants, sur une piste construite comme un kaléidoscope de ritournelles et qui n'en finissent pas de s'épanouir. Pas de date de sortie à ce stade, mais même si la chose arrive courant 2021, reconnaissons que c'est un peu plus qu'un beau lot de consolation après tous les charniers de merde qu'on a enjambé tout au long de l'année. En un mot comme en cent : ce retour aux affaire est une très, très bonne nouvelle.