Le Pukkelpop menacé de disparition?

C’est en tout cas ce qu’a laissé sous-entendre la bourgmestre d’Hasselt sur les ondes de la radio publique flamande, se demandant si le festival avait encore « un avenir » – et précisant que celui-ci serait visiblement décidé dans les prochains mois.

Certes, si à l’heure actuelle on pense davantage à panser les nombreuses plaies, commémorer les cinq victimes et établir des responsabilités bien nécessaires pour le paiement des assurances, il va sans dire que si le Pukkelpop venait à disparaître du paysage festivalier belge (et européen), ce serait un coup dur pour les amateurs de musique. Et ce même si, on ne va pas vous le cacher, on aimerait vraiment que le festival limbourgeois fasse machine arrière et en revienne à des valeurs qui conférait à l’événement un véritable valeur ajoutée musicale.

Car si il y a encore quelques années le Pukkelpop était un festival indispensable où il faisait bon découvrir des groupes et apprécier dans une ambiance  qui n’avait rien de la foire à bétail des têtes d’affiche qui n’étaient pas de vieux artistes sur le déclin ou des grosses machines complètement inintéressantes, il est aujourd’hui une sorte d’antichambre de Rock Werchter – comme s’il s’agissait là d’un modèle à suivre ou qu’on avait besoin d’un deuxième Rock Werchter en Belgique.

Bref, aujourd’hui, on se prend à rêver : on se dit que d’une part, rien ne pouvait préparer l’organisation du Pukkelpop face à un tel déchaînement des éléments et que d’autre part, ces évènements tragiques devrait peut-être servir à alimenter la réflexion. Car en 2013, Rock Werchter pourrait déménager vers l'ancienne base aérienne de Brustem (près de St Trond) sur un site de 120 hectares qui pourrait alors accueillir deux scènes supplémentaires. Et on imagine que pour peupler ces deux nouveaux podiums, c’est dans le type de groupes un peu pourris du slip peuplant aujourd’hui la Main Stage et le Marquee du Pukkelpop qu’irait piocher Herman Schueremans. Ce qui serait clairement une bonne chose pour le vieux Pukkelpopper qui repense à des affiches comme celle de 2006 où les Foo Fighters, Offspring, 30 Seconds to Mars et Duck Sauce d’aujourd’hui avaient pour noms Daft Punk, Radiohead, Belle & Sebastian ou My Morning Jacket.