Le premier EP de DjunZ est disponible gratuitement!
Il y a quelques temps de cela, on vous avait présenté notre coup de coeur, à savoir le monstre à deux têtes Rimcash & Didai, l'un rappeur, l'autre beatmaker (mais rappeur aussi!). Très actifs ces derniers mois, notamment via le série de vidéos Didai à la Prod, le duo refait parler de lui ces jours-ci avec la sortie d'un nouvel EP gratuit sous la bannière de DjunZ. Késako ? DjunZ est un jeune groupe composé de Rimcash & Didai ainsi que de Greg Frite, moitié du binôme microphonique de Triptik qu'il forme avec Dabaaz. Ces trois-là présentent donc leur premier projet, intitulé simplement Djunz Musique. Le trio nous avait déjà appâté il y a quelques semaines avec le morceau « C'est ça que veulent les jeunes » en featuring avec le susnommé Dabaaz, puis avec l'hemicyclique « Quitte ou double » avec Greg Frite dans le rôle du sénateur à moustache, en featuring avec Meksa Peal. Ce morceau annonçait donc l'arrivée de ce qui risque d'être une petite bombe dans vos oreilles et dans le microcosme qu'est le rap français.
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Le bébé se compose de 7 titres, tous produits et mixés par Didai, et autant vous le dire tout de suite, le garçon ne fait pas les choses à moitié. Les prods sont toutes très bien travaillées, dans un style très singulier mélant le mainstream actuel, des keyz tout droits sorties de Californie, des ronflements électro (comme sur « Pas que ça à faire ») sans oublier des handclaps qui vous décollent les rétines. Didaï apporte un réel vent nouveau sur les productions actuelles, et se présente clairement comme un éminent beatmaker. Et ce, pour le plus grand bonheur de ces coéquipiers, Rimcash et Greg Frite en tête. Le premier fait preuve d'une présence plus que notable, imposant son flow trempé dans l'acide, avec un virulence rarement rencontrée ces dernières temps. En plus d'être une voix saillante, Rimcash s'avère être un punchliner fou, jouant avec les assonances et le mots avec une facilité déconcertante. Une personnalité impulsive qui s'accorde parfaitement avec son collègue Greg Frite, un hip hop crooner toujours autant efficace et facétieux micro à la main, dans un registre plus souple que Rimcash. On connaissait déjà ce personnage et son talent par le biais de la vague Triptik, mais celui-çi revient plus affamé que jamais avec une dérision, une technique et une véhémence plus aiguisées qu'auparavant. Impressionnant d'aisance quand il s'agit de manier les allitérations (écoutez le morceau introductif « Djunz » pour voir), il fait preuve d'une adresse désinvolte, presque impertinente, quand il s'agit d'apposer un refrain, sans paraître lourdingue.
A relever, le sont aussi les featurings présents sur la tape, citons par exemple Kussay le bluesman de Montpellier, Meksa Peal, Grems, Nemir, ainsi qu'Alpha Wann et Nekfeu du clan 1995. Ces deux deniers rappent toujours juste, mention spéciale à Alpha Wann sur « Peu Me Suffirait » avec quelques phases habilement véloces. Grems (qui réalise au passage la pochette) est toujours autant épatant de technique et de vitesse, surfant parfaitement sur la prod distillée par Didaï sur l'arrogant « A nous les manettes », qui accueille également les bonnes performances de Kussay et Nemir.
En bref, Djunz Musique réalise en l'espace de 25 minutes seulement une prouesse considérable, de qualité, sans véritable fausse note. A faire tourner donc, et à surveiller de très près.
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