Le festivalier belge serait-il gâté?
C'est en tout cas le constat que l'on serait tenté de tirer quand on voit le nombre grandissant d'Anglais, de Français ou d'Allemands qui traversent les frontières pour venir se payer une tranche de franche déconne au Pukkelpop, aux Ardentes ou à Rock Werchter chaque année. Et depuis ce mercredi soir, c'est un jury européen qui a donné encore un peu plus de crédibilité à cet état de fait.
En effet, à en croire le jury des European Festival Awards, dont la première édition s'est tenue hier à Groningen en marge du festival Eurosonic, la Belgique est un pays où il fait bon organiser des festivals. En effet, sur 12 prix décernés, 6 ont été attribués à la Belgique par un panel d'experts du secteur et les festivaliers qui ont pu voter sur le site de l'évènement. On commence par le Dour Festival qui a remporté le prix du "Meilleur festival européen de taille moyenne". Le Cactus Festival à Bruges a lui remporté le prix du "Meilleur festival européen de petite taille" tandis que le prix de "Meilleur nouveau festival européen" est allé au fraîchement débarqué Openfields festival, organisé pour la première fois en 2009 à Reves, près de Charleroi.
Et puis il y a le mastodonte Rock Werchter, qui empoche pas moins de trois prix: "Meilleure affiche" (mouais...), "Festival préféré des artistes" (il paraît que l'accueil y est en effet aux petits oignons) et un dernier pour son organisateur, Herman Schueremans, celui de "Meilleur organisateur". Ceci étant, s'il est clair que les artistes sont reçus comme des princes par pépé Herman (les artistes peuvent profiter de son jardin!), on ne peut pas en dire autant des 80.000 festivaliers qui, contrairement aux autres grands festivals européens, doivent se contenter d'une Main Stage énorme et d'un Marquee rikiki là où leurs cousins répartissent leur programmation sur quatre ou cinq scènes.
Certes, tous les grands (ou bons) festivals européens n'étaient pas représentés (la liste est ICI), mais les festivals belges ont quand même réussi à damer le pion à des évènements aussi réputés que Roskilde, Benicassim, Les Eurocks, T in The Park ou Lowlands, ce qui laisse pensez que le jury ne s'est pas trompé dans les catégories susmentionnées. Par contre, on retrouve dans le palmarès quelques belles couillonades, comme le prix de la meilleure tête d'affiche décerné aux punk en carton de The Prodigy, celui de la meilleure nouveauté aux White Lies (qui sont au rock ce que David Guetta est à la musique électronique) et celui du "Meilleur hymne festivalier de l’année" décerné au "Viva la Vida" de Coldplay.
Et puis, même si la Balgique peut s'enorgueillir de sa jolie palette d'événements musicaux, il est tout même de sain de rappeler que tout n'est pas toujours rose pour les fringants envahisseurs des plaines festivalières. Pour preuve, le documentaire "Attention, festivités locales" dont nous vous parlions il y a quelques semaines et dont on vous refile le trailer.