L’Occitanie fait rêver. Et au sens large : des Pyrénées Atlantiques à la Provence, en passant par l’Auvergne, c’est toute la musique traditionnelle de la moitié Sud de la France qui est en plein renouveau. Une preuve supplémentaire ici avec le duo toulousain Cocanha, déjà bien en vue dans ce mouvement. Trois ans après l’album Puput (publié sur le label Pagans, point de ralliement des musiciens d’Occitanie et d’ailleurs), voilà les deux filles enfin de retour avec un single explosif, toujours coproduit par Raül Refree, collaborateur de Rosalia ou Lee Ranaldo, et dont on ne saurait trop conseiller le récent album paru chez Glitterbeat.
Avec « Que Son Aüros », le groupe s’inscrit encore plus fermement dans une démarche futuriste et féministe. Quitte à réadapter le patrimoine sur lequel elles se basent, comme l’explique l'une des chanteuses Caroline Duffau à Fip : « Dans la version qu’on nous a transmise [de cette chanson traditionnelle], le texte sous-entend que les femmes sont sources de malheur, et que les hommes, à leur contact perdent leur temps et souvent leur argent. On a décidé d'en changer les paroles, de modifier quelques mots pour en détourner le sens, couper court à cette misogynie encore trop courante dans les textes des chansons populaires, et raconter autre chose. On y évoque désormais la difficulté de passer les douanes et le besoin de défier notre société de contrôle. » Le tout s’accompagne d’un clip impressionnant, débordant de joie, avec l’aide de la chorégraphe India Kober. La grande classe.